COMMENT LA COVID-19 RISQUE DE FREINER LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE

 

 

La pandémie à coronavirus risque d’amplifier les risques liés au commerce de stupéfiants. L’alerte est sonnée par l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Laquelle, dans son rapport, reproduit par Le Soleil, a assuré que “l’augmentation du chômage et le manque d’opportunités économiques pourraient pousser les pauvres et les défavoriser à se tourner vers des activités illicites liées à la drogue, qu’il s’agisse de sa production ou de son transport.”

Déjà que l’Afrique reste une plaque tournante dudit trafic, le rapport a souligné, en outre, qu’avec plus de 100 tonnes saisies, la Tramadol est la nouvelle drogue en vogue.

“Les saisies de Tramadol, en Afrique, sont passées de huit tonnes en 2013 à 111 en 2017, représentant 88 pour cent de toutes les saisies de Tramadol réalisées dans le monde en 2017. Les saisies de Méthamphétamine fabriquée localement (y compris en Afrique de l’Ouest et de l’Est) et destinée à l’exploitation notamment vers l’Asie, ont également augmenté. L’Afrique notamment dans sa partie australe, est également un marché important pour la méthaqualone, principalement produite en Asie du Sud.”

Au même moment avec 20% des saisies mondiales, la consommation du cannabis est en hausse en Afrique. En effet, d’après Ghada Waly, Directrice exécutive de l’ONUDC, la consommation de drogues dans le monde est en hausse, passant de 4,8 pourcent de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans en 2009, à 5,3 pour cent de la population en 2018.

“Au niveau mondial, a-t-elle estimé, l’augmentation de la consommation de cannabis entre 2010 et 2017, a été plus forte en Afrique suivie par l’Asie. Ainsi, on estime que 1,2 pour cent de la population du Kenya et 10,8 pour cent de la population du Nigéria consomment du Cannabis.”

Par ailleurs, le rapport a souligné le nombre d’usagers d’opioïdes à six millions en 2017, contre 2,2 millions en 2016, avec une consommation non médicale particulièrement forte en Afrique.

Au Sénégal, l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) reste sur le pied de guerre.

Dié BÂ / Emediasn