TRANSGAMBIENNE La galère du contournement

 

En raison des mesures conservatoires contre la propagation du coronavirus, la Gambie avait fermé ses frontières terrestres et n’a toujours pas annoncé la reprise du trafic sur cet axe appelé la transgambienne. Même si les forces de défense et de sécurité ainsi que le personnel médical sont autorisés à y passer, ce n’est pas le cas pour tous les services administratifs sénégalais. Pendant ce temps, les rotations des bateaux de l’axe maritime Ziguinchor/Dakar sont suspendues et la navigation aérienne aussi est à l’arrêt. L’affluence est perceptible sur la voie de contournement augmentant de fait les contraintes et risques d’accident eu fur et à mesure que la Tabaski approche
La Gambie garde toujours fermées ses frontières terrestres depuis l’avènement des premiers cas positifs de coronavirus. Le déconfinement partiel décrété dans beaucoup de pays n’y est toujours pas à l’ordre du jour malgré la volonté exprimée par la Cedeao demandant d’ouvrir le trafic à la circulation routière le 1er juillet dernier.

Pour le commun des Sénégalais, seul le détour par Tambacounda s’offre comme ultime recours pour rallier le sud ou le centre et le nord du pays. Ce passager qui préfère garder l’anonymat en a plein le dos : « les populations en souffrent beaucoup du point de vue financier de même que du côté de l’administration car à l’exception des véhicules des forces de défense et de sécurité et de la santé, tous les autres ne sont pas autorisés à passer par la transgambienne. Au début il y avait un petit assouplissement mais présentement, c’est infernal. Si tu vas en mission vers le nord ou le sud du Sénégal, c’est stressant le voyage ».

A deux semaines de la Tabaski, le stress d’un voyage fastidieux assorti de risques d’accident hante déjà le sommeil de plus d’un : « bien sûr qu’à l’approche de la Tabaski, l’axe Tambacounda fera un embouteillage avec des risques d’accident consécutifs à la somnolence et autres contingences liées au long voyage. C’est d’autant plus compliqué qu’il n’y a pas de départ de bateau présentement et l’avion n’est pas régulier et ni à la portée de toutes les bourses. Il faut donc au niveau institutionnel que les autorités essayent de régler cette question puisque la Gambie est à l’intérieur du Sénégal», souligne-t-il avec force.

Et selon toujours notre interlocuteur, le respect des mesures barrières suffirait à la Gambie pour autoriser le transit via son territoire : « les passagers ne font que traverser et puisqu’il n’y a plus de bac avec le pont, ça va vite. Les gens ne trainent pas là-bas comme avant. Je pense que s’il y’a une petite volonté, ça peut aller mieux avec bien sûr le respect des mesures barrières car comme le chef de l’Etat Macky Sall l’a dit, il faut apprendre à vivre avec le virus avec toutes les précautions requises ».

Et d’inviter la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à le rappeler à la république sœur de la Gambie : « Oui, en effet, c’est la Cedeao qui garantit la libre circulation des personnes et des biens donc cette institution sous-régionale a son mot à dire dans la diligence de cette situation »

Moussa DRAME / sudonline.sn