RAPPORT 2017 : LE SOMMET DE LA FRANCOPHONIE, RICHARD ATTIAS ET LE MARCHÉ FICTIF

 

Le rapport 2017 de l’IGE dresse un portrait inquiétant de la gestion de la délégation générale à la Francophonie sous Jacque Abib Sy. Entre autres fautes, les inspecteurs ont dénoncé le contrat, pour un marché fictif, qui a été attribué à l’homme d’affaires marocain Richard Attias dans le cadre de l’organisation du 15e sommet de la Francophonie, à Dakar (Diamniadio) en novembre 2014.

Le marché, signé entre la Délégation générale à la Francophonie et au célèbre magnat de la pub, Richard Attias, a fait l’objet de deux avenants approuvés par l’autorité compétente. Le premier n’a pas d’incidence financière. Le second concerne la fourniture et l’installation d’un chapiteau de 2400 mètres carrés au niveau du CICAD. Un projet de troisième avenant concernant l’équipement et l’aménagement du Cicad n’a finalement pas été approuvé. Il a, selon les enquêteurs de l’IGE, été exécuté et payé par voie d’indemnisation.

Cette indemnisation, selon le rapport de l’IGE a été faite en l’absence de pièces justificatives précisant la nature des biens et services objet de la commande. De même, le rapport indique, la délégation générale à la Francophonie avait réservé la part belle des marchés de la francophonie aux entreprises étrangères alors que la législation lui faisait obligation de privilégier l’expertise nationale et communautaire. « L’analyse des marchés passés par la DGF fait ressortir que des marchés d’un montant de 60 milliards 486 millions 761 mille 849 francs Cfa, compte non tenu des avenants, ont été attribués à des entreprises non communautaires, suivant la procédure par entente directe », lit-on dans le rapport.

Toujours selon les enquêteurs, à la fin du sommet en novembre 2014, les services de la DGF se sont attelés, jusqu’en août 2015, avec l’aide d’experts recrutés pour les besoins, à régulariser les opérations de dépenses initiées à l’insu du Délégué général, pour se conformer aux dispositions de l’article 86 du règlement général sur la Comptabilité publique.

Aliou DIOUF / Emediasn