Moscou – Mort du PDG de Total: prison pour trois accusés

 

Trois contrôleurs aériens de l’aéroport moscovite de Vnoukovo, où s’était crashé en 2014 l’avion du PDG de Total, Christophe de Margerie, ont été condamnés ce jeudi à des peines de cinq à six ans de détention par un tribunal russe. Ils étaient accusés de ne pas avoir respecté les normes de sécurité.

Nadejda Arkhipova, Alexandre Krouglov et Roman Dounaïev, qui était leur supérieur, ont été condamnés à respectivement cinq, cinq ans et demi et six ans de détention en prison ouverte, a annoncé le tribunal moscovite de Solntsveski.

Nadejda Arkhipova a été immédiatement dispensée de peine en vertu d’une amnistie décrétée en 2015 en l’honneur des 70 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, l’accident ayant eu lieu à une période couverte par cette mesure. L’amnistie concernant seulement les condamnés à des peines de cinq ans d’emprisonnement ou moins, Alexandre Krouglov et Roman Dounaïev iront eux en détention, selon les agences de presse russes.

Chasse-neige sur la piste

Le 20 octobre 2014, le numéro un de Total avait trouvé la mort dans le crash de son avion Falcon qui avait heurté un chasse-neige au décollage, à l’aéroport Vnoukovo de Moscou. Les deux pilotes et une hôtesse de l’air avaient également péri.

Les trois employés étaient accusés de ne pas avoir réagi quand le chasse-neige était entré sur la piste et de ne pas avoir respecté les normes de sécurité. «Nous ne sommes pas d’accord avec ce jugement (…), nous allons faire appel», a déclaré l’avocat de Roman Dounaïev, Igor Tchernetsky. Cités pas les agences de presse russes, les avocats des deux autres accusés ont indiqué qu’ils feront également appel.

Les deux principaux accusés dans cette affaire, qui avaient plaidé coupable, ont été condamnés en juillet 2017 à trois et quatre ans de camp. Ils avaient bénéficié de l’amnistie et n’avaient pas purgé leur peine. Parmi eux, figurait le conducteur du chasse-neige, Vladimir Martynenko: il avait 0,6 gramme d’alcool par litre de sang au moment de l’accident, d’après le Comité d’enquête russe.

Dans un communiqué transmis après le jugement, le syndicat russe des contrôleurs aériens a estimé que «la sentence devrait être annulée et nos camarades acquittés et libérés». Dans une lettre ouverte aux ministère des Transport, le syndicat avait assuré que les accusés étaient simplement «au mauvais endroit au mauvais moment» et avaient agi «strictement en accord avec les instructions».

(ATS/NXP)