Pologne: Manifestation contre la dénonciation d’un traité anti-sexiste

 

Environ deux mille personnes ont manifesté vendredi à Varsovie contre l’intention du gouvernement conservateur nationaliste polonais de dénoncer un traité international visant à mieux protéger les femmes de la violence, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Adopté en 2011 par le Conseil de l’Europe, ce texte connu sous le nom de «convention d’Istanbul» est le premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes en vue de prévenir la violence sexiste.

«Nous nous préparons à la dénoncer», a déclaré la semaine dernière la ministre polonaise du Travail, Marlena Maciag, sur la chaîne ultra-catholique Trwam.

Les manifestantes et manifestants, venus à l’appel de diverses organisations féministes, se sont rassemblés devant le siège d’une ONG de recherche et de lobbying en faveur de «l’identité culturelle», accusée souvent de défendre le «fondamentalisme religieux» catholique, avant de marcher vers le siège du ministère du Travail.

«Stop à la violence contre les femmes», ont-ils crié, en brandissant des pancartes «La grève des femmes».

La Pologne a signé en 2012 et ratifié trois ans plus tard la Convention d’Istanbul, à l’époque où ce pays était gouverné par une coalition centriste.

L’actuel ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, l’a considérée à l’époque comme «une invention, une création féministe qui vise à justifier l’idéologie gay».

Rejeté en Hongrie aussi

La Convention d’Istanbul a créé la controverse dans quelques autres pays.

Le parlement hongrois l’a rejetée en mai dernier, le gouvernement de Viktor Orban y voyant la promotion de «l’idéologie destructrice du genre» et de la «migration illégale».

En mars 2019, le Parlement slovaque a rejeté sa ratification, au motif qu’elle serait en contradiction avec la définition du mariage dans la Constitution comme une union hétérosexuelle.

(AFP/NXP)