Les États-Unis rendent hommage à John Lewis sur le pont de Selma

 

Le deuxième de six jours de commémoration de John Lewis s’est déroulé dimanche 26 juillet à Selma. C’est dans cette ville de l’Alabama que l’élu démocrate décédé le 17 juillet à 80 ans, icône de la lutte pour les droits civiques avec Martin Luther King, est entré dans l’histoire en 1965 lors du « Bloody Sunday », quand des militants ont tenté de traverser le pont Edmond Pettus face à des policiers.

Avec notre correspondant à Houston, Thomas Harms

Une calèche est tirée par deux cheveux à la robe marron et sur le cercueil de John Lewis repose le drapeau américain. Des centaines de personnes regardent passer cette calèche seule, qui avance sur le pont Edmund Pettus de Selma, puis s’arrête au milieu pour une minute de silence.

À cet endroit précis en 1965, le même militant pour les droits civiques John Lewis était en tête d’une foule partie rallier le capitole de l’Alabama, à Montgomery. Dans cet État où 30% de la population était afro-américaine, seul 1% avait le droit de vote.

C’est au sommet de ce pont que la foule se rend compte que de l’autre côté se trouvent des policiers prêts à en découdre. Ils continuent pourtant leur marche : 67 manifestants sont ensuite hospitalisés, dont 17 dans un état grave. John Lewis lui a une fracture du crâne.

Les images des violences font le tour du monde et cinq mois plus tard, une loi fédérale interdisait les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote aux États-Unis. Cet endroit a marqué un tournant dans l’histoire des droits civiques. Dimanche 26 juillet, soit 55 ans plus tard, John Lewis a traversé le pont une dernière fois.

RFI