Tambacounda: les tailleurs du marché Dépôt à la fête, malgré le coronavirus

 

 

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre en cette période de Covid-19, l’affluence est au rendez-vous dans les ateliers des tailleurs du marché du quartier Dépôt, à Tambacounda.

Ici, la maladie à coronavirus ne semble guère avoir grippé l’activité comme dans de nombreux autres marchés du Sénégal. Ainsi, il règne dans les ateliers, une ambiance de veille de Tabaski ordinaire, avec des machines à coudre tournant à plein régime. Par exemple, l’un des coins du marché dénommé ‘’La Rue’’ est bondé de monde, avec des clients se pressant aux portes des ateliers de couture.

Et les tailleurs semblent mis sous pression par les gens qui tiennent à récupérer les commandes le plus vite possible leurs habitats, afin de pouvoir se mettre sur leur trente-et-un le jour de la Tabaski, prévu ce vendredi.

Contrairement à la Korité, la couture marche bien pour la Tabaski malgré la crise installée par la covid-19, se réjouit Abdoulaye Seck, un tailleur installé au marché Dépôt. ‘’ Nous saluons l’assouplissement des restrictions imposées pour lutter contre la pandémie. Actuellement, dans cette dernière semaine avant la fête, nous faisons de notre mieux pour terminer les commandes et rentrer dans nos régions pour célébrer la fête en famille’’, explique-t-il.

A la vitrine de son atelier sont exposés de belles tenues traditionnelles pour hommes et femmes, une astuce destinée à attirer les passants qui souhaiteraient faire coudre des habits pour la fête. Mais, déjà, son atelier peine à contenir les clients qui tentent de se faire une place pour passer leurs commandes ou se faire livrer leurs vêtements.

L’ambiance était cependant tout autre il ya quelques semaines, déclare le maître des lieux. ‘’Nous étions inquiets avec la maladie du coronavirus parce que la clientèle se faisait rare. Mais depuis quelque temps, on s’en sort bien’’, se félicite-t-il. En face de son atelier de couture se trouve celui de Cheikh Malick Gaye, un trentenaire qui a quitté son Diourbel (Centre) natal pour apprendre le métier à Tambacounda. ‘’Je vis à Tambacounda depuis sept ans maintenant. Ce métier me réussit bien surtout à l’approche des fêtes religieuses musulmanes où le chiffre grimpe’’, confie-t-il. Malgré la pandémie, Mlick Gaye tire bien son épingle du jeu, avec, en moyenne, plus de 50 tenues traditionnelles confectionnées en raison d’au moins 15 000 francs CFA pour chaque tissu.‘’La maladie a affecté le secteur informel, mais on arrive en s’en sortir petit à petit. Beaucoup de tailleurs dans cette rue se frottent les mains. Les femmes apportent des tissus de grande valeur et la couture est un peu corsée’’, ajoute-t-il.

Dans ce quartier populaire de la ville, les tailleurs rivalisent d’habilité et de créativité pour confectionner de belles tenues, cousues soigneusement et exposées à la vitrine de leurs ateliers.

Certains de ces boubous sont des prêts à porter, qui seront vendus au plus offrant.

APS /