Fake news: Twitter retire une vidéo sur le coronavirus postée par Trump

 

Twitter a retiré lundi soir une vidéo postée par le président américain Donald Trump, qui diffusait de fausses informations sur le nouveau coronavirus, a-t-on appris mardi auprès du réseau social. La plateforme a également suspendu mardi provisoirement le compte Twitter de son fils, Donald Trump Junior, qui a rediffusé la vidéo. «Les tweets accompagnant la vidéo violent notre politique concernant la désinformation sur le Covid-19», a indiqué à l’AFP un porte-parole, à propos de la vidéo retirée du compte du président républicain. Twitter s’est refusé à donner plus d’informations, notamment sur le nombre de personnes ayant pu regarder la vidéo.

Déjà retirée par Facebook

La vidéo avait déjà été retirée par Facebook lundi soir, a indiqué un porte-parole du premier réseau social mondial. «Nous avons supprimé cette vidéo parce qu’elle partageait de fausses informations sur les remèdes et les traitements du Covid-19», a expliqué le porte-parole. Cette vidéo montrait un groupe de médecins faisant des déclarations trompeuses et fausses sur la pandémie de coronavirus. Selon le «Washington Post», plus de 14 millions de personnes l’ont regardée via Facebook.

Puis, quelques heures plus tard, le président Donald Trump a tweeté plusieurs clips de la même vidéo à ses 84,2 millions d’abonnés. La vidéo affirme que les masques ne sont pas nécessaires pour arrêter la maladie.

Pendant une demi-heure, selon le quotidien américain, il a aussi partagé 14 tweets pour défendre l’utilisation de l’hydroxychloroquine, un médicament antipaludique que le président a promu à plusieurs reprises mais dont plusieurs études scientifiques ont montré l’inefficacité dans le traitement du Covid-19.

La médecin croit aux humains «reptiliens»

La médecin pro-hydroxychloroquine au centre de la vidéo retweetée par Donald Trump a promu auparavant l’idée que les États-Unis étaient gouvernés par des «reptiliens» et que les problèmes gynécologiques étaient liés à des relations sexuelles avec des esprits du mal.

Des archives du site et de la page YouTube du médecin révèlent une longue liste de déclarations pseudo-scientifiques émanant de la médecin: ainsi des «esprits de souffrance» auraient des relations sexuelles «astrales» avec des femmes, ce qui cause «des problèmes gynécologiques, des problèmes conjugaux et des fausses couches».

Dans une vidéo de 2015, elle dit que les dirigeants des États-Unis sont des «esprits reptiliens», «mi-humains, mi-extraterrestres». Elle dénonce l’usage d’ADN extraterrestre en médecine, causant des mélanges entre humains et démons.

Stella Immanuel, née en 1965, a un diplôme de médecine de l’université de Calabar au Nigeria, et a une licence médicale valable aux États-Unis, selon le site du Texas Medical Board.

Twitter avait déjà épinglé Trump

Twitter est la principale plateforme de communication de Donald Trump mais depuis quelques semaines, le réseau a pris ses distances, n’hésitant pas à sanctionner des tweets du président. À titre d’exemple, Twitter avait épinglé le 23 juin le président américain avec une mention signalant qu’un de ses tweets «enfreignait» les règles du réseau portant sur les «comportements inappropriés», tout en laissant la possibilité de le lire.

Quelque temps avant, la plateforme avait signalé comme trompeurs des propos de Donald Trump sur le vote par correspondance, articles de journaux à l’appui. Puis elle avait épinglé un autre tweet pour «apologie de la violence»: «Les pillages seront immédiatement accueillis par les balles», déclarait Donald Trump au sujet des manifestations qui dégénéraient parfois en émeutes.

Mardi, Twitter a aussi suspendu le compte du fils du président. «Ce compte n’a pas été suspendu définitivement», a indiqué le porte-parole de Twitter.

«Selon la capture d’écran, le tweet doit être supprimé car il enfreint nos règles (sur le partage de fausses informations sur le Covid-19), et le compte aura des fonctionnalités limitées pendant 12 heures», a-t-il ajouté.

En d’autres termes, Donald Trump Jr sera restreint dans ses possibilités de tweeter.

(AFP/NXP)