Colombie: Les ex-FARC devront être protégés par le gouvernement

 

La justice de paix, chargée d’instruire et juger les crimes graves du conflit armé colombien, a ordonné au gouvernement colombien de garantir «sécurité et vie» aux ex-guérilleros des FARC. Plus de 220 d’entre eux ont été assassinés depuis l’accord signé en 2016.

La juridiction spéciale pour la paix (JEP) a ordonné des «mesures conservatoires collectives» en faveur des anciens rebelles visés par une vague d’attaques, selon un communiqué publié jeudi. «En dépit des efforts engagés par différentes autorités publiques, une grave situation d’atteinte à leurs droits fondamentaux persiste», a souligné la JEP, issue de l’accord de paix signé par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) après plus d’un demi-siècle de rébellion.

La JEP a fait état de «plus de 200» ex-guérilleros assassinés depuis leur désarmement. Selon la Force alternative révolutionnaire commune (FARC), le parti fondé par l’ex-guérilla marxiste, 222 de ses membres ont été tués dans cette vague de violences.

Peines alternatives à la prison

La JEP a précisé avoir «évalué au cours de deux audiences la grave condition de sécurité» des anciens rebelles et cité le cas récent de 93 d’entre eux contraints de quitter leur zone de réinsertion sociale et économique. Elle a estimé que leur sécurité était «fondamentale» pour préserver «les droits des victimes à connaître la vérité sur ce qui s’est passé pendant le conflit».

Les chefs de l’ex-guérilla et les militaires, dont le dossier a été accepté par la JEP, peuvent bénéficier de peines alternatives à la prison à condition de dire la vérité, de dédommager les victimes et de s’engager à ne plus recourir à la violence. L’accord de paix de 2016 a permis la démobilisation de quelque 13’000 hommes et femmes des FARC, dont 7000 combattants qui ont déposé les armes.

(ATS/NXP)