Marché Goudiry : Champion de l’insalubrité [PHOTOS]

 

 

Si le prix du marché le plus sale du département devait être décerné, sans aucun doute, celui de Goudiry remporterait la palme, haut la main. Situé au centre de la commune, saturé par sa fréquentation et son exiguïté. La situation est telle que le jour ou l’incendie se  déclenchera sur les lieux, les pertes risqueront d’être énormes, tant le chaos est manifeste et l’accès improbable.

L’insalubrité de ce marché est lié au fait, qu’outre son encombrement, les eaux de ruissellement ne sont pas canalisées et qu’aucune collecte de déchets n’est envisageable.

Les équipements actuels du marché sont constitués d’abris avec poteaux bois, couverts en branchage, en tôle et en paille. IL est une caricature des marchés du Sénégal.

Le marché est connu pour la cherté de ses prix .Une fois sur place, une odeur fétide vous titille les narines. Les nuées de mouches dictent leur loi. On risque même d’en avaler, si on ouvre la bouche. Mieux vaut ne pas regarder par terre, car les verres de terre, les chenilles et les asticots grouillent partout.

La vente des produits alimentaires, (légumes, poisons, fruits…) se fait d’une manière dont l’hygiène laisse à désirer. Les risques, soucis sanitaires sont énormes et extrêmement graves pour les consommateurs.

Le service municipal et d’hygiène, le comité du marché, les vendeurs et vendeuses accusent des faiblesses sur ce côté. Encore que les jours de dimanches qui sont consacrés comme ceux de la propreté du marché sont trompeurs, car au cours de ces jours le marché reste fermé et aucune action de propreté ou de désinfection n’est menée. Pire encore dans le marché où il manque de toilettes, certains endroits sont transformés en urinoirs publics.

À coté des immondices, on vend des produits vivriers de toutes sortes, même ceux destinés à être consommés directement.

Eaux stagnantes où nagent les asticots et autres bestioles, boues et ordures charriées par les pluies, auxquelles s’ajoutent les immondices des dépôts sauvages des vendeurs ou des riverains en manque de solutions pour leurs déchets, le marché est devenu un véritable dépotoir. Des tas d’ordures et des flaques d’eau aux odeurs nauséabondes dans lesquelles de gros vers blancs jouent à saute-mouton.

En temps de pluie, le marché devient un véritable pataugeoire. Gare à ceux qui s’y aventureraient bien habillés, ils en ressortiraient bien abîmés.

Par temps de chaleur, l’odeur pestilentielle qui émane des immondices ou autres effluves des restes organiques en décomposition, rendent l’atmosphère suffocante et irrespirable. Même si on « fait son marché » au pas de course, on en ressort hors d’haleine, la gorge nouée.

Dire que vendeurs et vendeuses vivent au long de la journée dans cet environnement malsain. C’est là qu’ils mangent et boivent, tout en se gavant de cet air qui dépose dans les poumons toutes sortes de microbes contenus dans l’air ambiant.

C’est à se demander si cette situation interpelle ceux qui outre le comité de marché, sont chargés de les gérer au plus haut niveau.

Une mine d’or, ce marché, pour l’administration communale. Chaque jour, chaque vendeur est astreint au payement d’une taxe qui en toute logique, servirait entre autres, selon les textes, à la salubrité du marché. En effet, les mairies bien que conscientes de l’état d’insalubrité de nos marchés et du danger qu’encourent les populations en consommant les aliments et produits vendus en ces lieux, encaissent chaque jour les taxes municipales pour occupation du domaine public (ODP), alors que les vendeuses ont leurs étals dans l’eau.

Assata, une cliente, « c’est cette image des marchés sénégalais qui  est désolante », regrette-t-elle.

La mairie doit se saisir de cette affaire pour donner un autre visage à notre marché.

1 – Revoir la structure architecturale du marché

2 – Doter le marché d’infrastructures modernes et adaptées aux mœurs des vendeuses et des clients.

3 – Mettre en place une brigade de salubrité propre au marché.

4 – Sensibiliser et réprimander les insoumis quant au respect des lois en vigueur dans les marchés en ce qui concerne la propreté.

5 – Créer un cadre de concertation en impliquant les acteurs clés du marché (vendeuses et clients), les Organisations de la Société Civile…..pour une gestion plus éco-citoyenne du marché.

Boubou Barro / Tambacounda.info