AFFAIRE DSK: Nafissatou Diallo brise le silence

 

Neuf ans après les faits, la femme de chambre qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle s’est confiée à «Paris Match».

Elle n’était plus réapparue publiquement depuis 2012. Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration dans un hôtel de New York, est sortie de son silence. Elle raconte à «Paris Match» comment «l’affaire DSK» a bouleversé sa vie et affirme que la justice ne l’a pas entendue.

«Si c’était à refaire, je referais exactement pareil. Ce qui est arrivé m’est tombé dessus. J’ai dit la vérité et j’ai été privée de justice», affirme-t-elle. Nafissatou Diallo révèle par ailleurs avoir écrit un livre afin d’«exorciser» les faits. Elle confie avoir extrêmement mal vécu la façon dont les procureurs de New York l’ont traitée, évoquant des pensées suicidaires. «J’ai été traitée de prostituée».

Il est sorti nu et puis c’est arrivé

Nafissatou Diallo

Neuf ans après les faits, la version de Nafissatou Diallo reste inchangée. L’ex-femme de chambre continue d’affirmer qu’elle a été la victime de Dominique Strauss-Kahn, qui était alors le patron du FMI et pressenti comme grand favori à l’élection présidentielle française de 2012. Elle raconte être entrée dans la chambre d’hôtel de DSK en répétant à plusieurs reprises qu’elle venait faire le ménage.

«Dans le salon, je répète: «Housekeeping!» Je m’apprête à entrer dans la chambre, sur la gauche, quand je vois apparaître cet homme nu. Alors, je m’écrie: «Oh mon Dieu! Je suis désolée.» Puis tout est arrivé… Et quand cela a été fini, je me suis enfuie en crachant partout», explique Nafissatou Diallo. L’ancienne femme de chambre estime avoir été discréditée par les procureurs parce que DSK «avait de l’argent et du pouvoir». «Je vous assure que s’il avait été pauvre, à la rue, un clochard, il serait aujourd’hui en prison», affirme-t-elle.

Théories du complot

Domiciliée à New York, Nafissatou Diallo dit avoir reçu des menaces de mort et refuse d’en dire plus sur son activité actuelle. «J’ai été submergée de lettres, d’inconnus le plus souvent, qui me parlaient comme si j’avais touché le jackpot et me demandaient de l’argent. Certains m’accusaient d’avoir piégé DSK, de l’avoir fait chanter. Il y a eu tout un tas de théories du complot», confie-t-elle. Aujourd’hui, elle ne veut plus entendre parler de DSK. «Je n’ai pas envie de savoir ce qui lui arrive. Je ne veux plus penser à lui», conclut-elle.

Rappel des faits

Le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn est arrêté à New York alors qu’il s’apprête à prendre l’avion. Une femme de chambre du Sofitel l’accuse d’agression sexuelle. Lors de son procès, DSK plaide non-coupable et l’affaire est close quelques mois plus tard. Des accords de confidentialité et financier – dont le montant reste secret – ont été trouvés.