Etats-Unis: Boeing a fait passer les bénéfices avant la sécurité

 

Les deux accidents mortels du 737 Max représentent «l’horrible aboutissement» d’une série de défauts d’ingénierie, de mauvaise gestion de la part de Boeing et d’un manque de supervision de la part du régulateur de l’aviation, la FAA, a conclu mercredi une commission des transports du Congrès américain. Elle pointe la forte pression financière mise par Boeing sur le programme du 737 Max pour faire vite, afin de mieux concurrencer l’Airbus A320 Neo et «réaliser des bénéfices pour Wall Street». Cette pression a poussé l’avionneur à réduire les dépenses et à maintenir coûte que coûte le calendrier de production.

Le rapport met également en lumière «la répétition inquiétante de mauvaises évaluations techniques et d’erreurs de jugement troublantes» de la part de la direction de Boeing. De plus, le groupe «a caché des informations critiques aux pilotes». La FAA y est aussi vilipendée pour ses «nombreuses lacunes en termes de supervision et de responsabilité». La conclusion est cinglante: le groupe «a sérieusement besoin de modifier son approche de la sécurité. Mais l’enquête n’est pas parvenue à déterminer si Boeing a vraiment admis ses erreurs et en a tiré des leçons.» Le constructeur, lui, affirme avoir «travaillé d’arrache-pied pour renforcer sa culture de la sécurité et rétablir la confiance».

Après deux crashes ayant fait au total 346 morts, en Indonésie en octobre 2018 et en Éthiopie en mars 2019, le 737 Max est cloué au sol.

(AFP)