Le calvaire des sénégalais « esclaves » de leurs compatriotes en Italie.

 

Dans la quête de la réussite, bon nombre de sénégalais quittent leur pays pour l’Italie pour voir leur situation s’améliorer. Une fois sur place, leurs rêves sont souvent très vite brisés. La réalité les rattrape car à l’opposé de ce à quoi ils pouvaient s’attendre, ils auront toutes les peines du monde à trouver un logement et un travail décents.

Ce sont leurs compatriotes basés en Italie qui leur trouvent de faux papiers une fois sur place et c’est là qu’ils deviennent esclaves à la merci de leurs « Capo-Ralato ».

Le quotidien « Les Echos » rapporte des propos d’un émigré sénégalais du nom de Modou, parus dans le journal milanais « El Giorno »

« À 47 ans, je me retrouvais sans logement, sans titre de séjour et à la solde de mon capo sénégalais, je cueillais des tomates 16heures par jour et vivais dans un hangar à outils. »

Ce travail lui rapportait 5 euros l’heure et il reversait la moitié de son gain à son capo qui l’hébergeait.
Le calvaire ne s’arrête pas là. Un autre émigré répondant au nom de Khali vivra une situation quasi-similaire à celle de Modou.

Il témoigne avoir eu à payer 150 euros par mois pour la nourriture sans compter la part qui va au remboursement des 8.000 euros du voyage. Il s’est finalement rendu compte qu’il n’aurait jamais suffisamment d’argent pour aider sa famille. Il s’est alors lancé dans la vente de bracelets le soir dans les rues de Crémone.

Traité comme une machine, sous le soleil, toute la journée, sans eau et sans perspective, sa vie prendra un nouveau tournant lorsqu’il rencontre des agents de l’association Lule qui lutte contre l’exploitation des migrants qui l’ont tiré des griffes de son capo sénégalais. Il rajoute «  les agents de Lule m’ont sauvé, maintenant j’espère pour l’avenir. »

Modou a également été secouru par la même association dont la coordonnatrice s’est plainte du sort de ces migrants exploités.

Force est de constater que la situation précaire que vivent les sénégalais sans papiers hors des frontières et dans les pays de l’occident n’a pas bougé d’un iota, le destin a fait que ces deux émigrés croisent la route de cette association d’aide aux migrants, sinon l’on ne saurait quel sort leur serait réservé à ce jour…

Dakaractu