Mali: Sophie Pétronin veut «revenir voir ce qui se passe» à Gao

 

 

L’ex-otage franco-suisse Sophie Pétronin, libérée jeudi au Mali, a l’intention de retourner à Gao pour s’assurer que l’organisation d’aide aux enfants qu’elle dirigeait continue à fonctionner. «J’ai pris un engagement pour les enfants», a-t-elle dit.

«Je vais aller en France, en Suisse et, après, je vais revenir voir un peu ce qui se passe ici», a-t-elle ajouté lors d’une rencontre avec des journalistes à l’ambassade de France à Bamako. «Cela fait presque quatre ans que je n’ai pas vu, comment se déroulent les programmes», a-t-elle poursuivi, en invoquant les actions de son organisation contre la malnutrition et en faveur des enfants orphelins.

Elle s’est dit heureuse d’avoir appris que son assistant avait pu prendre la relève en son absence. «Il faut quand même que j’aille jeter un oeil et les saluer, parce que j’ai pris cet engagement. Si vous prenez un engagement, allez au bout de votre engagement, sinon vous aurez perdu votre raison d’être sur cette terre».

Son fils, arrivé mardi à Bamako et présent à ses côtés, a réfréné son ardeur en soulignant que cela se ferait «en toute sécurité». «Attends-toi à ce que je cadre certaines choses. Tu n’iras pas où tu veux».

«Aucune colère»

Sophie Pétronin déclare n’éprouver «aucune colère». Dans un entretien distinct avec l’AFP et Radio France Internationale, elle a dit faire «partie de la famille gaoise» (de Gao) et esquissé une vision dédramatisée de ce qu’avait été sa captivité. Le temps lui a paru «un peu» long, «mais j’ai transformé la détention, si l’on peut dire, en retraite spirituelle».

«J’étais dans l’acceptation de ce qui m’arrivait et je n’ai pas résisté et puis voilà, je m’en suis sortie», a-t-elle dit. Cela «se passait bien, l’air était sain, bon […] Je me suis accrochée. J’ai tenu. J’ai beaucoup prié, parce que j’avais beaucoup de temps. Je me suis promenée. J’ai bien mangé. J’ai bien bu, de l’eau fraîche, hein!»

Elle a indiqué qu’elle pouvait écouter la radio et que ses gardiens lui faisaient passer des messages ou des vidéos, comme l’une dans laquelle son fils lui disait: «Tiens bon». Ne fournissant aucune précision sur ses geôliers, elle s’est gardée de les appeler des «djihadistes».

«Appelez-les comme vous voulez, moi, je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime», a-t-elle dit. Elle a invoqué des accords passés qui n’auraient pas été tenus et qui provoqueraient les hostilités actuelles.

(ATS/NXP)