Lettre ouverte au Président de la République Macky Sall (par Moussa Kébé)

 

Monsieur le Président, le Département de Goudiry se situe à plus de 600 kilomètres de Dakar. Il est enclavé et les distances entre les villages sont importantes. En effet, plus de 90% des villages sont inaccessibles et enclavés en moyenne pendant trois à quatre mois durant la saison des pluies. La liaison entre les villages est rendue difficile par des pistes impraticables traversant par endroit des marigots et des mares dépourvus d’ouvrages de franchissement. Ces contraintes d’accessibilités et l’éloignement entre villages, rendent difficiles les échanges et la commercialisation des produits agricoles et accroissent la vulnérabilité du département aux crises alimentaires. En outre, elles rendent difficiles et hautement risquées les évacuations sanitaires des villages vers les principales structures de santé

Ces structures de santé du département ne sont pas pourvues en personnel suffisant. Les prestations de service laissent à désirer. Le département de Goudiry est encore perçu comme n’offrant pas d’opportunités de carrière au personnel de santé et où ne sont affectés en général que les fonctionnaires récalcitrants. Plusieurs des structures de santé, particulièrement des cases et des postes de santé, ont été réalisées par les populations avec l’appui des émigrés ou par le conseil départemental.

Monsieur le Président, lors de votre campagne électorale, vous aviez promis au département de Goudiry le Renouveau, mais aujourd’hui nous ne percevons hélas que de l’immobilisme de votre part.
Vous avez été élu sur la base de votre programme jeunesse. Aujourd’hui force est de constater que même si vous déployez des efforts considérables pour sécuriser les parcours professionnels de notre jeunesse, les résultats tardent à venir pour ce département qui vous a toujours donné d’excellents résultats aux élections.

Je suis persuadé que vous êtes un travailleur, c’est d’ailleurs votre détermination, votre acharnement qui vous ont conduit aujourd’hui à occuper la plus haute station du pays et avoir un second mandat et je suis encore persuadé que vous avez ici à la base des hommes braves qui font tout pour renforcer le parti et maintenir les militants frustrés, parmi eux je peux citer : l’honorable député Djimo Souaré, le HCTT Madani Ndiaye …
En effet, le chômage touche de plein fouet la jeunesse goudiroise et constitue une véritable bombe sociale capable de donner des sueurs froides aux familles et aux pouvoirs publics. L’exemple des jeunes disparus au large de la Libye paix à leurs âmes.
Vous avez fait une tournée économique dans toutes les localités du pays et certaines pour une nième fois mais malheureusement le département de Goudiry qui se trouve dans la région historique du Boundou dont elle était l’une des capitales, situé dans la région de Tambacounda, sur un axe de communication, à la fois sur la ligne du chemin de fer du Dakar-Niger et sur la route nationale N1 qui relie Dakar au Mali n’a jamais fait partie de vos tournées économiques un département qui vous a donné de larges victoires à toutes les élections cette population qui vous a dans son cœur. « kou deff lou rey amm lou rey » alors où est notre récompense ?
Les boundounkés commencent à ne plus avoir confiance en vous.
Puisque vous n’êtes jamais visibles quand le département a réellement besoin de vous.
Tout en espérant que dans votre prochain gouvernement vous penserez à ces jeunes talents que regorgent le département, et que nous avons parmi nos valeurs, les vertus cardinales que sont :
La volonté,
L’intelligence,
Le courage,
L’honneur de la patrie
Et le « NGOR »

La population a besoin qu’on lui apporte des outils de travail modernes, identiques à ceux que vous distribuez dans les autres localités, pour pouvoir affronter avec confiance les défis agricoles d’un Sénégal en changement. La mise en place d’une politique agricole ambitieuse et moderniste, qui apporterai un grand soulagement, et améliorerai les conditions de vie de nos populations rurales.
Aujourd’hui Monsieur le Président, l’amertume et l’anxiété commencent à remplir les cœurs des populations de ce vaste département.

Monsieur le Président, vous nous aviez beaucoup promis… Et nous avions beaucoup espéré…
Vous avez été élu par un peuple, pour défendre les intérêts vitaux de ce même peuple sans favoritisme. Et les Boundounkés font-il parti de ce peuple ou non? Qu’avez-vous à offrir à ces gens qui se sont battus pour vous ?

Personne dans cette province, du moins je l’espère, ne souhaite vous voir échouer.

Mais sachez que nous avons le « JOM » aussi.

Moussa Kébé, Conseiller municipal de la commune de Koussan et président du Conseil de la Jeunesse de l’Arrondissement de Boynguel Bamba.