Chypre: Le nouveau dirigeant chypriote-turc veut deux États

 

 

Le nouveau dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar, un nationaliste soutenu par Ankara, a prôné une solution à deux États lors de son investiture vendredi. Il avait créé la surprise en remportant dimanche l’élection «présidentielle» dans le nord de l’île divisée.

Le «premier ministre» de l’autoproclamée République turque de Chypre-Nord l’avait emporté face au dirigeant sortant, Mustafa Akinci, en froid avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

«L’égalité souveraine de deux peuples sur l’île et leur coopération sur la base de deux États est pour nous nécessaire», a affirmé vendredi Ersin Tatar, lors d’une cérémonie dans la partie nord de Nicosie, dernière capitale divisée au monde, en présence du vice-président turc Fuat Oktay.

Contrairement à son prédécesseur, Ersin Tatar est partisan d’une solution à deux États plutôt que d’une réunification de Chypre, divisée depuis 1974, date de l’invasion du tiers nord par l’armée turque en réponse à un coup d’État visant à rattacher l’île à la Grèce.

Hydrocarbures

Un plan de réunification avait été approuvé par les Chypriotes turcs et rejeté par les Chypriotes grecs lors d’un référendum en 2004. Les derniers pourparlers ont échoué en 2017.

Promettant d’agir «en harmonie» avec Ankara, Ersin Tatar a appelé le président chypriote Nicos Anastasiades à considérer sa proposition de créer un comité conjoint sur le partage des ressources d’hydrocarbures en mer Méditerranée orientale.

La République de Chypre, seule reconnue internationalement et membre de l’UE depuis 2004, exerce son autorité sur la partie de l’île située au sud d’une zone tampon surveillée par l’ONU.

Les tensions se sont accrues cette année en Méditerranée orientale après des opérations turques d’exploration et de forage dans les eaux revendiquées par la Grèce et Chypre.

Nicos Anastasiades et Ersin Tatar ont prévu de se rencontrer prochainement dans la zone tampon pour établir un premier contact.

(ATS/NXP)