DJ Awadi sur la recrudescence de l’immigration clandestine : « Si les jeunes sont prêts à mourir en mer, cela signifie qu’ils n’ont même plus de rêve! »

 

Le rappeur Dj Awadi très engagé face au drame migratoire a donné sur le site spécialisé « Info migrants », son point de vue sur la recrudescence de l’immigration clandestine surtout au Sénégal. Il a pointé du doigt « l’absence de l’État » et semble comprendre ce désespoir qui pousse les jeunes à emprunter la mer. « Dès qu’un Africain disparaît en mer, c’est un frère qui meurt, c’est un espoir qui meurt. On n’a pas le droit de voir cette détresse et ne rien dire. Il faut s’interroger sur les raisons de ces départs : pourquoi les jeunes fuient-ils le pays ? Qu’est-ce qui les empêchent de partir de manière décente ? Je ne peux pas rester insensible à de telles tragédies. Chaque personne qui meurt en tentant de s’enfuir me touche directement. (…) Dans toutes les régions de départ, on assiste à une faillite de l’État, ou à l’absence de l’État. Si les jeunes sont prêts à mourir en mer, cela signifie qu’ils n’ont même plus de rêves. C’est dramatique », a tenté d’expliquer l’artiste. Selon Awadi toujours, sur les raisons de cet exode, chaque départ est un cas isolé, mais il existe un dénominateur commun : l’indifférence des dirigeants africains face à la jeunesse. « Ils ne prennent pas assez en compte ses aspirations. Comme ils n’ont plus d’espoir, ils essayent d’aller en Europe. Tout ce qu’ils leur reste, c’est de s’accrocher à une bouée, à une pirogue. Il faut savoir que les Sénégalais sont chauvins, ils veulent vivre et mourir au pays. Mais lorsque tes espoirs sont déçus, tu tentes le tout pour le tout. Les jeunes cherchent simplement une vie meilleure. On ne peut pas les blâmer. Ils prennent ces risques car on leur interdit de voyager légalement. L’Europe ne délivre que très rarement des visas aux Africains. Donc la solution, c’est la mer ou le désert avec les dangers que cela comprend ». Pour Awadi enfin, il faut redonner de l’espoir à la jeunesse, et cela passe par le travail. Il faut mettre en place une véritable politique d’emploi des jeunes, a-t-il proposé. « S’ils avaient un travail, ils ne partiraient pas », a-t-il conclu…

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