NAGORNY KARABAKH: Erevan veut renforcer sa coopération avec Moscou

 

 

L’Arménie a annoncé samedi vouloir se rapprocher militairement de la Russie, en collaborant davantage, sur fond de défaite dans le Nagorny Karabakh.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a prôné samedi un renforcement de la coopération militaire avec la Russie, après la défaite militaire cuisante dans la guerre du Nagorny Karabakh face à l’Azerbaïdjan.

«Nous espérons que nous pourrons renforcer la coopération avec la Russie non seulement dans le domaine de la sécurité, mais aussi la coopération militaire et technique», a déclaré Nikol Pachinian, cité par son service de presse, lors d’une rencontre à Erevan avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. «Bien sûr, il y avait des temps durs avant la guerre, mais la situation aujourd’hui est encore plus difficile», a-t-il estimé.

Patronage russe

L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont conclu le 9 novembre sous le patronage russe un cessez-le-feu au Nagorny Karabakh après six semaines de violents combats dans cette république autoproclamée, accordant des gains territoriaux importants à l’Azerbaïdjan. Ce dernier récupère ainsi des zones qui lui échappaient depuis trois décennies.

Cet accord, qui prévoit le déploiement de quelque 2000 soldats de la paix russes au Nagorny Karabakh, a consacré une défaite arménienne, mais a permis la survie de cette enclave montagneuse disputée depuis des décennies par Bakou et Erevan.

«Pour nous, le principal est d’empêcher l’effusion de sang», a assuré Sergueï Choïgou, qui s’est rendu samedi dans la capitale arménienne avec une importante délégation russe comprenant notamment le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.

Première des trois rétrocessions

Cette visite intervient au lendemain de la récupération par l’Azerbaïdjan du contrôle du district d’Aghdam, cédé par les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh aux termes de l’accord de paix. Ce district faisait partie du glacis sécuritaire formé par les séparatistes autour de leur enclave.

Il s’agit de la première des trois rétrocessions à l’Azerbaïdjan de territoires que contrôlaient les forces arméniennes depuis près de 30 ans, à l’issue d’une première guerre qui avait fait à l’époque 30’000 morts et des centaines de milliers de déplacés, dont notamment la population azerbaïdjanaise d’Aghdam.

En Arménie, l’accord de fin des hostilités continue d’agiter une frange de l’opposition qui accuse Nikol Pachinian d’être un «traître» et réclame sa démission. Celui-ci exclut tout départ mais a remplacé vendredi deux ministres, dont celui de la Défense, quelques jours après le limogeage du chef de la diplomatie.

(AFP/NXP)