Tambacounda: forte baisse des cas de paludisme, le grand rôle joué par les acteurs communautaires.

 

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme dans la région de manière générale, si le nombre des cas a sensiblement diminué cette année, c’est en grande partie dû à l’effort communautaire. Les acteurs communautaires y ont joué un rôle considérable. Plus de 34% des cas détectés et traités dans la région l’ont été grâce au concours des acteurs communautaires. D’où l’appel à plus de considération à ce personnel d’appoint et à la revalorisation de leur statut. Aujourd’hui, de 158.485 cas en 2018, la région a enregistré 81.806 cas de palu en 2020. Une baisse importante selon le bureau régional de l’Eips. Toutefois aussi, a informé, Mabinta Sambou, les districts sanitaires de Tambacounda, de Kidira et de Diankemakha demeurent les plus touchés contrairement à ceux de Makacolibantan, Koumpentoum et Bakel où il a été noté le moins de cas.

Même si la région est toujours classée sur la liste rouge en ce qui concerne la lutte contre le paludisme, il faut reconnaître que des efforts considérables sont consentis par les personnels de santé. Et cela, à tous les niveaux de la chaîne. Du distributeur de soins à domicile ( Dsdom), au médecin. En 2020, moins de 100 mille cas de paludisme ont été enregistrées dans toute l’étendue de la région. Comparé déjà en 2018 où, les cas avaient explosé car, c’est plus de 158.485  cas qui y ont été recensés au niveau des différentes structures de santé. En écho, madame Coly,  Mabinta Sambou du bureau régional de l’éducation et de l’information pour la santé ( Eips), a laissé entendre qu’il y avait aussi 152 décès dus au paludisme notés en 2018 contre seulement 27 en 2020. ” Elle notera tout de même que, même si une seule perte en vie humaine est de trop, de réels efforts ont cependant été consentis”, a-t-elle martelé. Et de poursuivre toujours, la responsable du bureau Eips  dans ces avancées notées, le personnel communautaire y a joué un grand rôle, témoigne-t-elle. Les acteurs communautaires ont détecté et pris en charge, 34 % des cas recensés dans la région contre 66% pour le personnel médical qualifié. Et cela, malgré des conditions de travail assez difficiles, reconnaît-elle. Ce qui a d’ailleurs contribué à la baisse drastique notée des cas de paludisme, cette année. Le personnel communautaire a joué un rôle considérable dans les résultats obtenus cette année, s’est félicitée, la responsable du bureau Eips. Il a été formé et capacité dans la détection et la prise en charge des cas. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, il est noté moins de décès comparé aux années précédentes. 27 cas de décès seulement ont été recensés en 2020. Lors des autres saisons, la barre des 100 était à chaque fois dépassée.

Plusieurs stratégies développées. 

Pour arriver à contenir le fléau, beaucoup de stratégies ont été développées dans la région. Classée sur la liste rouge avec les régions de la Casamance et Kédougou, il était nécessaire, justifie, la communicante de la région médicale, de développer ces stratégies. Entre autres moyens utilisés, Mabinta Sambou soutient qu’au niveau du personnel qualifié, tous les infirmiers, chef de poste de la région ont été formés en paludologie. Une manière de mieux circonscrire le mal. Les privés et certains prestataires ont aussi été renforcés. Pour le personnel communautaire, l’ensemble des distributeurs de médicaments à domicile communément appelés Dsdom, au niveau communautaire, ont subi un recyclage et des séances de formation pour la détection et la prise en charge de malades. Au niveau de l’hôpital régional comme dans les centres de santé aussi, il y a une supervision des prestataires. Du côté du département de Bakel, il y a été initié la surveillance sentinelle pour mieux circonscrire la maladie. Les 3 passages de la chimio prévention saisonnière ont aussi été réalisés. Dans les districts de Makacolibantan et de Koumpentoum, il y est fait les aspersions intra domiciliaire ( Aid) avec succès, ce qui a sensiblement contribué à la baisse du nombre des cas dans ces deux localités qui figurent parmi les moins impactées. Sans oublier la distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, entre autres stratégies développées pour stopper la maladie. Tout cela, rappelle, madame Coly, a contribué aux résultats obtenus dans la lutte.

Les défis.

Malgré les bons points enregistrés, cette année dans la lutte, des efforts importants restent encore à faire. Et c’est pourquoi, la région s’est fixée des défis. En première position figure, la réduction des nombres de cas. ” Nous continuerons à travailler pour que les cas de paludisme diminuent considérablement. ” En écho aussi, releve-t-elle, il va être mis le focus sur le renforcement de la carte sanitaire dans la région à travers l’augmentation des postes et autres cases de santé pour un suivi et une prise en charge beaucoup plus rapprochés et plus efficaces des malades. L’approche multi sectorielles sera aussi développée pour une meilleure coordination des différentes interventions dans la lutte. Cependant, l’amélioration de la communication à travers l’utilisation des moustiquaires va tout de même figurer au cœur des agendas des personnels de santé pour un meilleur respect des ” 3 toutes “. C’est à dire que toute la famille dorme sous moustiquaires toutes les nuits et toute l’année. C’est seulement si, cette action est respectée et bien suivie que l’on pourra avoir de meilleurs résultats, soutient, madame Coly du bureau régional de l’Eips.

Abdoulaye Fall / Tambacounda.info /