Coronavirus : Vaccin AstraZeneca/Oxford, l’espoir du Royaume-Uni

 

À la peine face à la propagation du nouveau variant du coronavirus, les autorités britanniques comptent sur le lancement du vaccin AstraZeneca/Oxford, administré pour la première fois lundi, pour sortir de restrictions de plus en plus dures imposées à la population.

Sous pression pour reconfiner toute l’Angleterre, le Premier ministre Boris Johnson a déjà averti d’un prochain tour de vis et doit s’exprimer lundi soir à 20h GMT à la télévision. L’Ecosse a d’ores et déjà annoncé un confinement total dès lundi soir pour tout le mois de janvier.

Le gouvernement n’a pas caché ces dernières semaines que la vaccination constituait le principal espoir de pouvoir sortir des confinements déjà imposés à une grande partie de la population britannique. La campagne lancée dès le 8 décembre avec le vaccin Pfizer/BioNTech (plus d’un million de personnes l’ont reçu) va pouvoir s’accélérer avec le début de la distribution de celui du laboratoire britannique AstraZeneca avec l’université d’Oxford.

Premier vacciné

Lundi matin, Brian Pinker, 82 ans est devenu le premier patient à recevoir le vaccin britannique depuis son approbation par les autorités sanitaires. Masque sur le visage, ce retraité qui travaillait dans la maintenance a relevé la manche de son polo pour que l’infirmière en chef de l’hôpital Churchill de l’université d’Oxford puisse lui injecter le vaccin «national» britannique avant de lui poser un pansement, devant l’objectif des caméras.

Le gouvernement a commandé 100 millions de doses, dont 520’000 sont déjà prêtes, qui vont permettre d’accélérer la campagne lancée le 8 décembre avec le vaccin Pfizer/BioNTech, déjà injecté à plus d’un million de personnes. L’arrivée du vaccin AstraZeneca/Oxford représente «un tournant dans notre combat contre cet horrible virus», a salué le ministre de la Santé Matt Hancock, souhaitant «qu’il redonne à tout le monde l’espoir que la fin de cette pandémie est en vue».

«Coup dur»

Avec plus de 75’000 morts, le Royaume-Uni est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par le Covid-19 et la tendance s’est aggravée ces dernières semaines. Le nombre de cas positifs quotidiens dépasse le seuil des 50’000 depuis plusieurs jours. Les hôpitaux sont déjà submergés de patients atteints du Covid-19, plus nombreux qu’au pire de la première vague au printemps.

«Le Premier ministre est clair sur le fait que de nouvelles mesures doivent désormais être prises. (…) Il va les annoncer ce soir», a indiqué son porte-parole. Il pourrait ainsi étendre le confinement actuellement appliqué aux trois quarts de la population anglaise à l’ensemble des régions ou encore fermer les écoles, jusqu’alors maintenues ouvertes.

En Ecosse continentale, les habitants étaient déjà appelés à éviter les déplacements non essentiels mais il a été décidé de revenir à un confinement total, comme en mars, incluant la fermeture des établissements scolaires. «A partir de minuit et pour tout janvier, vous serez légalement tenus de rester à la maison», a annoncé la Première ministre écossaise, invoquant un «coup dur» dû au nouveau «variant du virus qui se propage rapidement».

Ecarts entre deux protocoles

Approuvé également par l’Argentine et l’Inde, le vaccin AstraZeneca/Oxford était très attendu. Peu cher (environ 2,70 euros la dose), il présente l’avantage de pouvoir être conservé à la température d’un réfrigérateur – contre -70°C pour le vaccin Pfizer/BioNTech-, facilitant ainsi une vaccination à grande échelle. Il sera distribué en priorité à neuf catégories à risques représentant 99% des décès: résidents de maisons de retraite, soignants, personnes âgées de plus de 50 ans et personnes à risque.

Pour accélérer l’administration d’une première dose à une population la plus large possible, les deux doses nécessaires seront espacées considérablement, jusqu’à douze semaines, période pendant laquelle les personnes vaccinées sont protégées.

Dans les résultats intermédiaires d’essais cliniques, le laboratoire britannique avait annoncé en novembre que son vaccin était en moyenne efficace à 70%, contre plus de 90% pour ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna. Mais cette moyenne cachait de grands écarts entre deux protocoles: l’efficacité est de 90% pour les volontaires qui ont d’abord reçu une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard, mais de seulement de 62% pour un autre groupe vacciné avec deux doses complètes.

(AFP)