France: Il meurt de la rage après un contact avec une chauve-souris

 

 

Un homme est mort de la rage, dans le centre de la France, vraisemblablement après avoir été mordu ou griffé par une chauve-souris qui nichait dans son grenier, a-t-on appris mercredi auprès de l’Institut Pasteur, selon qui il s’agit d’une première en France métropolitaine. Le sexagénaire avait succombé à Limoges à une encéphalite, une inflammation du cerveau, d’origine inexpliquée, en août 2019.

Un partenariat entre l’hôpital parisien Necker et l’Institut Pasteur, visant à identifier les causes des encéphalites non documentées, a conduit à l’analyse génétique d’échantillons post mortem. Ces analyses ont démontré qu’il avait contracté un lyssavirus, l’European Bat LyssaVirus de type 1 (EBLV-1), abrité par les chauves-souris.

«C’est grâce à ce diagnostic rétrospectif que ce cas a été mis au jour. Cela démontre qu’il existe des cas de rage que l’on peut rater», a expliqué à l’AFP Laurent Dacheux, responsable adjoint du centre national de référence de la rage à l’Institut Pasteur.

«Il s’agit d’une première»

Ce cas exceptionnel a finalement été évoqué dans un article de vulgarisation scientifique sur le site mesvaccins.net et mis en lumière par le quotidien régional Le Populaire du Centre. Concernant la chauve-souris européenne, «cela fait 35 ans qu’un décès de ce type n’était pas arrivé dans le monde. Et en France métropolitaine, il s’agit bien d’une première», assure Laurent Dacheux.

«Nous avons eu un décès identique en 1985 en Russie. Deux autres décès concernant des chiroptérologues (NDLR : scientifiques étudiant les chauves-souris), dans lesquels est impliquée une autre espèce de lyssavirus de chauves-souris, le EBLV-2, ont été répertoriés en 1985 en Finlande et un autre en Écosse en 2002», a-t-il ajouté, estimant que «le patient décédé à Limoges a semble-t-il été en contact avec des chauves-souris qui nichaient dans son grenier».

En France, la rage est officiellement éradiquée depuis 2001, souligne le chercheur. «Le dernier cas répertorié en France et concernant les animaux non volants, remonte à 1998».

(AFP)