France: Des élus dénoncent les conditions de vie «indignes» des migrants

 

 

Des élus du nord de la France ont alerté samedi sur les conditions de vie «indignes» de migrants de la commune de Grande-Synthe, qui vivent «au sol, dans le froid, la boue» et au gré des évacuations régulières, réclamant une «véritable politique d’accueil».

«La presse et les réseaux sociaux ont rendu compte cette semaine de la situation des exilés de Grande-Synthe soumis aux intempéries et aux évacuations peu orthodoxes organisées par la préfecture. Parlementaires nordistes, nous nous sommes rendus sur place pour constater (…) leurs conditions (de vie) indignes d’un pays tel que la France», écrivent les sénateurs socialistes Patrick Kanner et Martine Filleul dans un communiqué.

Promesse présidentielle

Dans ce campement qui réunit entre 200 et 300 exilés désireux de rejoindre l’Angleterre selon les sources, leur situation «empire alors que la période hivernale arrive à grands pas», poursuivent les élus socialistes. «La promesse présidentielle de ne laisser personne vivre dehors semble singulièrement datée», critiquent les deux parlementaires.

«Ces derniers temps, il a fait particulièrement mauvais, et froid. Ces gens dorment sous la pluie, dans la boue, sans moyens de se protéger. Des médecins nous ont dit que certains d’entre eux sont en tongs ! Humainement, ce n’est pas possible dans un pays riche comme le nôtre», a insisté auprès de l’AFP Mme Filleul, qui est aussi la première secrétaire fédérale du PS dans le département du Nord.

Si la préfecture refuse de mettre à disposition un gymnase, «par peur, comme cela est arrivé par le passé que plusieurs milliers de personnes s’y concentrent, (…) nous proposons à l’Etat d’organiser des points d’accueil de dimension modeste, répartis tout le long du littoral», a-t-elle suggéré.

«Sans moyens de se protéger»

Sur Twitter, l’eurodéputé EELV (écologiste) et ex-maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a lui aussi déploré après une visite vendredi, les conditions de vie «inhumaines» des exilés qui vivent «sans rien, dans la boue» et «sous des bâches», malgré «plus de 80 démantèlements en 2020».

Début 2016, l’élu alors maire avait ouvert, contre l’avis de l’État, un camp de petits chalets en bois, finalement détruit par un incendie en 2017.

«Ce sont des hommes, des femmes, des enfants abandonnés à leur triste sort, (…) en plein hiver, en pleine pandémie. Ce ne sont que 200 personnes, ce n’est pas toute la misère du monde !», a aussi jugé l’eurodéputée EELV Karima Delli, appelant le gouvernement à «prendre ses responsabilités”.

(AFP)