GUINÉE – DÉCÈS EN PRISON D’UN OPPOSANT DÉTENU LORS DES MANIFS CONTRE LE 3e MANDAT

 

L’opposant Mamadou Oury Barry est décédé dans la matinée du samedi 16 janvier 2021 alors qu’il était en détention préventive à la Maison centrale de Conakry, la plus grande prison de la Guinée.

Il avait été arrêté le 5 août 2020 suite à des manifestations du Front national de défense de la Constitution (FNDC) contre le 3e mandat du président Alpha Condé.

« Le jeudi passé, mon fils m’a appelé pour me dire qu’il avait mal au ventre. Nous sommes partis, mais ils ne nous ont pas laissé entrer. Ils ont refusé les médicaments que nous avons apportés en nous disant qu’ils ont un hôpital à l’intérieur », raconte la mère du défunt, Mme Kadiatou Tounkara. Ajoutant : « et samedi 16 janvier à 13 heures, j’ai été informée par d’autres détenus, qui m’ont appelé, que mon fils est décédé. J’ai appelé un policier qui me l’a confirmé ».

« Mon fils est mort en prison. Je demande aux autorités de nous restituer le corps pour qu’on l’enterre », s’est-elle indignée.

Dans un communiqué, le ministère guinéen de la Justice se défend et parle plutôt d’une « mort naturelle ».

« Le défunt est décédé d’une mort naturelle liée à une occlusion intestinale et une anémie bioclinique au service des urgences de l’Hôpital Ignace Deen. […] une autopsie peut être demandée par celle-ci [la famille, Ndlr] », précise le communiqué.

Selon les médias locaux, il s’agit du quatrième cas de décès enregistré dans les rangs des détenus à la Maison centrale de Conakry, suite aux manifestations contre le 3e mandat du président Alpha Condé. Ils étaient tous en attente de jugement.

Le chef de file de l’opposition en Guinée et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo, a quant à lui déploré « la mort par manque de soins de Mamadou Oury Barry à la Maison centrale où il était arbitrairement détenu depuis le 5 août. Il vient ainsi allonger la liste des victimes de la répression aveugle du régime liberticide d’Alpha Condé ».

emedia