Les Vérités de Émile Bakhoum, de la cellule de crise sur la disparition de Diary Sow

 

 

Chef du Service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger et membre de la Cellule de crise installée au Consulat général du Sénégal à Paris, Emile Bakhoum a accepté de répondre aux questions de L’Observateur sur l’affaire Diary Sow, disparue depuis le lundi 4 janvier dernier, à Paris. Manipulation, désinformation… Emile Bakhoum lève un pan du voile de mystère qui entoure, selon son vocable, «l’absence inquiétante» de l’étudiante sénégalaise en deuxième année au Lycée Louis-le-Grand.

On vous reproche d’avoir caché des informations au peuple sénégalais. Certains pensent même que Diary Sow a été localisée et retrouvée, et qu’aujourd’hui, c’est parce que vous ne voulez pas communiquer là-dessus, que le suspens continue. Qu’en est-il ?

Nous comprenons l’impatience, l’angoisse, l’inquiétude suscitée par l’absence inquiétante de l’étudiante Diary Sow. Nous partageons les préoccupations de nos compatriotes. Nous ne leur cachons rien de ce qu’ils doivent savoir à ce stade de l’enquête au risque de gêner les démarches en cours. Nous comptons, par conséquent, sur leur compréhension. Nous préférons être critiqués et atteindre notre objectif de retrouver Diary saine et sauve que de délivrer des informations non certifiées par les autorités compétentes ou de violer le secret de l’instruction. Tout ce que nous savons et que l’opinion doit savoir, nous le lui avons fait savoir. A savoir les efforts déployés par les autorités aussi bien diplomatiques et consulaires que par les autorités françaises.

Oui, mais est-ce que Diary Sow a été retrouvée ou pas ?
Nous n’avons pas encore retrouvé Diary, mais nous souhaitons la retrouver dans les meilleurs délais et saine et sauve.

A lire certains articles de la presse étrangère, systématiquement repris au Sénégal, on a tendance à croire que l’information échappe aux membres de Cellule de crise que vous êtes. On parle déjà de contact téléphonique entre les enquêteurs et Diary Sow qui n’aurait pas souhaité leur parler. Elle aurait même dit aux policiers qu’elle préfère rester là où elle est. Qu’en est-il exactement ?
Nous optons pour  l’affirmatif au conditionnel. Nous n’avons pas reçu ces informations de la part des enquêteurs, mais nous les avons lues, via les articles de presse. A notre connaissance, l’enquête est menée par les autorités policières. En tant qu’autorité, Il nous paraît aussi que ce serait vraiment léger de notre part de nous fier à ce que quelques organes de presse ou les réseaux sociaux distillent comme information. La déposition a été faite auprès de l’autorité compétente.

Quelle est la vérité sur les notes de Diary dont la baisse serait le mobile de son «absence inquiétante» ?
Depuis quelque temps, des articles sont publiés sur les notes qu’aurait obtenues l’étudiante Diary Sow au Lycée Louis-Le-Grand. Nous tenons à démentir fermement de telles informations qui sont totalement fausses et appelons les organes de presse qui se prêtent à ce jeu à plus de rigueur et de responsabilité dans le traitement de cette affaire. Les autorités sénégalaises et françaises continuent de faire de ce dossier une priorité et le gèrent avec la plus grande exigence professionnelle que cela requiert. Nous invitons tout le monde à la retenue pour un aboutissement heureux des démarches en cours.

Au delà de l’élève et du Sgee, n’y a-t-il pas un autre canal par lequel passent les notes ?
Naturellement, le canal c’est le lycée, l’élève ou le Sgee. Il est certain que le Lycée et le Sgee n’ont pas communiqué les notes de Diary, car nous n’en avons même pas le droit. Pour ce qui est de l’élève, cela m’étonnerait qu’elle le fasse. Pour le premier semestre, nous ne disposons pas encore de notes. Il s’agit alors de quelles notes !

Comment l’élève ou l’étudiante Diary se comportait au Lycée Louis-le-Grand ?
Nous n’avons pas de remontée d’informations faisant état d’un comportement anormal.

Que dites-vous des supposées conclusions de l’enquête qui établissent que Diary Sow aurait fugué ?
Selon les conclusions de l’enquête… Qui a conclu l’enquête ? Nous sommes informés d’une introduction, d’un développement en cours mais pas encore d’une conclusion. Laissons le soin à ceux qui ont introduit le soin de conclure. Nous déplorons profondément la manipulation de l’opinion, quand bien même nous ignorons à quelle fin cela est fait.

En parlant de fugue pour une majeure, est-ce que l’image de Diary Sow en pâtit ?
Justement non, seulement il y a l’opinion qui en pâtit, parce qu’elle est manipulée, mais l’image de Diary est ternie. Nous ne devons pas manipuler l’opinion et nous devons protection à Diary.
Il y a des médias qui disent que Diary Sow a été localisée hors de France, qu’elle serait sortie du territoire français.  Est-ce le cas ?
Au stade où nous sommes, effectivement nous ne pourrons pas nous prononcer sur cette question. Mais une fois de plus, les journalistes ou les médias voire les réseaux sociaux ne mènent pas l’enquête. Ils peuvent dire à la limite ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent, mais nous, autorité, devons donner en tout état de cause, la bonne et vraie information dans la limite du secret de l’instruction et s’en tenir à cela.

Vous venez de sortir de la réunion du Comité de crise. Peut-on savoir les derniers éléments de l’enquête disponibles qui pourront être communiqués au grand public ?
Nous réaffirmons en guise d’assurance que les autorités sénégalaises et françaises continuent à se  mobiliser pour retrouver Diary Sow saine et sauve et dans les meilleurs délais. Et c’est tout ce que nous pouvons dire à l’heure actuelle.

La chaîne M6 vient de révéler que le compte Instagram de la disparue a été réactivité. Avez-vous cette information ?
Nous l’avons à travers les remontées d’informations. La police française mène l’enquête et nous avons confiance. Nous sommes à leur écoute, si nous avons un élément à leur communiquer, qui peut les aider, nous la communiquons en espérant des retours très prochainement.

Par rapport aux auditions de Police. Est-ce que des membres de l’Ambassade et proches de Diary Sow ont été entendus par les enquêteurs ?
Tout ce que nous savons est que l’enquête se poursuit.
JULES SOULEYMANE NDIAYE

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