Plan de riposte contre la fièvre jaune: Kédougou en attente de la campagne de vaccination

 

Alors que la psychose causée par la Covid-19 ne s’est pas encore estompée, la fièvre jaune s’invite dans la partie. Même si les 2 patients atteints du virus amaril depuis le mois de décembre sont tirés d’affaire, néanmoins à Kédougou, la population joue la carte de la prudence.

Selon le médecin-chef du district sanitaire de Kédougou Dr Danfakha, le seul cas qui a été décelé dans ladite région depuis 1 mois déjà «est guéri». «Maintenant, si on dépiste un cas de fièvre jaune, cela insinue que nous sommes en épidémie et une campagne de riposte va être mise en œuvre allant du 15 au 29 février 2021», soutient-il. «Actuellement, nous sommes en train de faire la formation, les campagnes de sensibilisation et les plans d’actions». En attendant la mise en place et le financement de la micro planification qui doit être mis en œuvre, M. Danfakha assure qu’ à leur niveau, «les activités ont déjà démarré ». Ayant le même mode transmission que le paludisme c’est-à-dire par piqûre de moustiques, la personne atteinte de la fièvre jaune présente aussi les mêmes symptômes que le paludéen en plus de la coloration jaunâtre de certaines parties du corps. Pour amoindrir les risques de transmission, le médecin-chef du district sanitaire recommande à la population de « dormir sous moustiquaire imprégnée et éviter les eaux stagnantes qui peuvent favoriser la prolifération des moustiques».

En attendant le lancement de la campagne de vaccination qui doit démarrer le 15 de ce mois ci, Dr Danfakha renseigne que des gens l’ont contacté pour «s’enquérir des modalités de vaccination de leur personnel et n’attendent que le lancement.» Pour conclure, Dr Danfakha renseigne que contrairement aux autres vaccins qui ont besoin de rappel, celui de la fièvre jaune procure une «immunité à vie».

REACTIONS DES POPULATIONS

Plongés dans un état de psychose, les Kédovins rencontrés au marché central et dans les principales artères avancent plusieurs thèses. De l’avis de Mamadou Cissokho, un cinquantenaire à la barbe blanche et chapelet en main, il avance l’idée d’une «malédiction divine». Pour lui, cette nouvelle maladie, qui vient s’ajouter à la Covid-19 qui fait déjà ravage serait une «punition que Dieu nous inflige», car «nous avons désobéi à ses recommandations telles que l’entraide, l’amour pour son prochain, la dévotion, bref l’abandon du proscrit et le culte des valeurs cardinales ». Pour lui, l’issue réside dans «la demande du pardon», sinon, prophétise-t-il «nous courrons à notre perte».

Quant à Ansoumana Démbélé, un conducteur de tricycle rencontré aux abords du marché central de Kédougou, moins pessimiste susurre «je vais continuer mon travail sur lequel je compte pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Et puis je m’en remets à l’Eternel. Le nombre de jours que je dois vivre est déjà arrêté tout comme la cause de mon décès. Tandis que ce que je dois avoir par journée dépend de mon tricycle et des clients, d’autant plus que j’ai beaucoup de bouches à nourrir pour me préoccuper de çà (la fièvre jaune ndlr)».

Selon A. S, une dame interpellée au sortir d’une banque, visiblement mieux informée déclare : «je pense qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer. Contrairement au coronavirus qui sévit actuellement, la fièvre jaune est une maladie dont on peut échapper, son vaccin existe depuis belle lurette. Donc, nous devons nous conduire en citoyen. Pour ma part, dès le début de la campagne de vaccination prévue pour Le 15 février, ma famille et moi, irons nous faire vacciner».

PAPA ALIOUNE DIENG / sudonline.sn /