Birmanie: Des défilés hauts en couleur défient la dictature

 

 

La répression, les interdictions et les couvre-­feux ne les arrêtent pas. Pour le sixième jour depuis le putsch du 1er février, les Birmans ont envahi les rues du pays sous des slogans explicites, comme «Fuck the coup». Soucieux de capter l’attention internationale, certains ont choisi l’humour, attendant les canons à eau de la police dans des piscines gonflables. D’autres cultivaient le glamour: reines de beauté défilant avec leur écharpe de Miss, femmes en robe de mariée, drag-queens ou bodybuilders torse nu brandissant le portrait de la Première ministre, Aung San Suu Kyi, désormais détenue.

Aux avant-postes de la contestation: la jeune génération, qui a grandi après que le régime militaire avait déverrouillé le pays en 2010, après cinquante ans de chape de plomb. Ses slogans, en anglais, utilisent volontiers des mèmes issus de la culture mondialisée, de «Hunger Games» à la K-pop.

Décor grandiose

Tout est bon pour braver le régime. Même le site touristique de Bagan a servi de lieu de manif prodémocratie. La crainte de représailles est néanmoins dans tous les esprits. Une manifestante blessée mardi à Naypyidaw était jeudi encore dans un état désespéré. Par ailleurs, les arrestations se poursuivent parmi les responsables politiques.

Mercredi, le président américain, Joe Biden, a annoncé des sanctions contre les généraux birmans, aux commandes d’une large part de l’économie nationale. L’UE s’apprête à en faire de même, tandis que l’ONU se penchera aujourd’hui sur la situation. La position de Pékin et celle de Moscou seront scrutées de près.

(arg/afp)