Nucléaire iranien: l’AIEA trouve un accord a minima avec Téhéran

 

 

Téhéran avait annoncé son souhait de restreindre certaines inspections de l’AIEA dans le pays si les sanctions américaines n’étaient pas prochainement levées. Le directeur général de l’agence, Rafael Grossi, s’est rendu en Iran ce week-end, où un accord a été trouvé, annonce-t-il ce dimanche soir.

Avec notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace et notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

En vertu d’une loi adoptée au Parlement iranien, Téhéran avait informé l’AIEA que le pays allait réduire certaines inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur des installations non nucléaires, dont des sites militaires suspects.

Une annonce qui a inquiété et poussé le directeur général Rafael Grossi à se rendre en Iran ce week-end. Il a annoncé ce dimanche soir qu’à son grand regret cette loi entrerait en vigueur mais qu’un compromis avait pu être trouvé.

« Ne nous voilons pas la face : l’accès sera réduit, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification grâce à un accord technique et temporaire », a-t-il affirmé.

Les activités nucléaires toujours enregistrées

Selon l’accord trouvé, les caméras continueront à tourner pendant trois mois pour enregistrer ces activités. Si dans ce laps de temps, les sanctions américaines sont annulées comme l’exige l’Iran, les films seront remis à l’AIEA. Dans le cas contraire, ils seront détruit et il n’y aura plus d’enregistrement vidéo des activités nucléaires de Téhéran.

Cet accord sera valable trois mois et permet à l’AIEA de conserver le même nombre d’inspecteurs sur place en Iran. Mais l’espoir évidemment c’est que les négociations pour sauver l’accord de Vienne aboutissent.

Personne ne veut faire le premier pas

Ce compromis dans ce jeu d’échec permet à l’Iran de faire pression sur les Américains pour lever le plus tôt possible les sanctions économiques imposées contre l’Iran depuis 2018, date à laquelle Donald Trump a quitté l’accord nucléaire.

Le nouveau président américain est favorable au retour des États-Unis au sein de cet accord, mais veut d’abord des négociations avec Téhéran. Ce que les Iraniens refusent en demandant au préalable l’annulation de toutes les sanctions américaines.

Le temps qui passe fragilise toujours plus l’accord, dont l’Iran continue de s’affranchir. Aujourd’hui, si les deux parties affirment leur volonté de le sauver, personne ne semble prêt, pour l’instant, à faire le premier pas.

RFI