Erection du secteur de la formation professionnelle et technique en un ministère plein : Le Sudes/Etfp déplore toujours l’insuffisance des moyens

 

 

Le secteur de la Formation professionnelle et technique a été érigé en ministère. Mais d’après le Sudes/Enseignement technique formation professionnelle, en matière de financement public conséquent, d’infrastructures modernes, d’équipements appropriés, de personnel enseignant qualifié, ledit ministère «continue d’être à la traîne».

Le sous-secteur de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (Etfp), sous le nouveau vocable de Formation professionnelle et technique, a été érigé en un ministère plein. Toutefois, le Sudes/Etfp continue de considérer que les moyens ne suivent pas. Dans un communiqué, ce syndicat relève «qu’en matière de financement public conséquent, d’infrastructures modernes, d’équipements ap­pro­priés, de personnel enseignant qualifié, d’ouverture de nouvelles filières pour l’exploitation de toutes les potentialités économiques existantes, le ministère de la Formation professionnelle et technique continue d’être à la traîne».
Pour les membres de cette organisation, «en dépit des discours de bonne intention des autorités et de quelques progrès à saluer comme le versement intégral de la Cfce au sous-secteur, les réalisations de la Fpt dépendent pour l’essentiel des projets de bailleurs étrangers». La preuve d’après eux, ce sont «les chantiers en souffrance depuis des années des lycées et/ou Cfp de Tambacounda, de Sandiara, de Fatick de Diourbel etc.». Et aussi, ajoutent-ils, «l’extension de la carte des Cfp n’a pas été accompagnée par l’élimination des équipements obsolètes au profit de ceux aux normes de notre temps».
Face à cette situation, le Sudes/Etfp appelle à «rompre avec cette politique tatillonne». Celle-ci, souligne l’organisation, souffre «d’une absence totale de réformes novatrices pour assurer avec succès la formation qualifiante et l’employabilité des apprenants au grand bénéfice de l’emploi des jeunes et de l’économie nationale». Dans la même dynamique, le syndicat «invite les autorités, notamment le ministère, à l’évaluation de l’approche par les compétences en vigueur depuis plusieurs années de mise en œuvre».
Par ailleurs, le Sudes/Etfp constate avec indignation «la situation déplorable des Maîtres d’enseignement technique professionnel (Metp) qui perdure depuis des décennies». Selon ces syndicalistes, ces maîtres «sont contraints à une stagnation dans ce corps sans perspective de promotion dans un autre à cause de l’absence de passerelles professionnelles». Aussi, regrettent les auteurs du document, ils sont de «plus en plus perdants dans les compétitions pour les postes de responsabilité dans les Cfp». Pis, renseignent-ils, «dans les structures de formation des formateurs, ce sont des Metp qui forment d’autres Metp». Ainsi, le Sudes/Etfp estime qu’il faut des réformes en profondeur des Cfp pour qu’ils assurent pleinement et avec efficacité leur vocation. «L’ouverture de perspective d’évolution de carrière pour les Metp dans toutes les filières est à inscrire dans le cadre des réformes à opérer», ont-ils demandé. Autre problème noté dans ce secteur, c’est «l’absence totale de dispositifs de formation diplomante pour les contractuels dans certaines filières comme la santé communautaire, l’éducation artistique etc.». Ce qui fait dire à ce syndicat que «cet état de fait condamne injustement ces formateurs dans le statut de contractuels à vie, sans perspective de carrière». Dans le but de trouver des solutions acceptables à l’ensemble de ces problèmes de fond, le Sudes/Etfp «invite les enseignantes et enseignants de la Fpt à engager avec lui le combat». Appelant ainsi à l’unité, il souligne que ces problèmes «perdureront en l’absence d’une force organisée de propositions et de lutte».

LEQUOTIDIEN.SN