Interdits de marche hier, ils veulent récidiver : Pastef et Frapp vont manifester «avec ou sans autorisation»

 

 

Pastef Dakar et Frapp Dakar vont organiser leur marche mardi prochain. Initialement prévue hier et interdite par le préfet de Dakar, cette manifestation aura lieu «avec ou sans autorisation», ont décidé les organisateurs.

Pastef Dakar et Frapp Dakar vont finalement organiser leur marche pour réclamer la libération de Birame Souley Diop et Abass Fall, respectivement Administrateur général de Pastef et coordonnateur de ce parti. Ce sera à Dakar le mardi prochain et cela, «avec ou sans autorisation». En effet, initialement prévue hier, la manifestation a été interdite par le préfet de Dakar. L’autorité a opposé une irrecevabilité de la requête en rappelant que tout rassemblement, quelle que soit sa forme, est interdit dans les régions de Dakar et de Thiès jusqu’au 20 mars prochain.
Pour la marche de mardi, les organisateurs des deux structures ne comptent pas reculer. «Au moment où on parle, nos jeunes sont déjà partis à la Préfecture de Dakar pour déposer une déclaration de marche», a informé Abdou Samath Diokhané de Pastef au cours d’une conférence de presse hier. Le porte-parole du jour a expliqué qu’ils vont «respecter tous les gestes barrières, allant du port du masque, l’utilisation de gel hydro-alcoolique, au respect de la distanciation physique». Dans cette optique, pour le mardi prochain, l’itinéraire ainsi que l’heure vont être modifiés. Le convoi partira de la place de l’Indépendance pour se retrouver devant le Palais présidentiel entre 14 heures et 19 heures, alors que la manifestation interdite devait se tenir entre la place de la Nation et le rond-point de la Rts.
Interpellé sur la faisabilité d’une marche et donc d’un rassemblement sans risques, Abdou Samath Diokhané a fait le lien entre «la tournée économique du président de la République, l’inauguration des ponts à Dakar et pas plus tard qu’hier, lors du lancement de la campagne de vaccination au ministère de la Santé. Donc, on ne va pas nous empêcher de faire notre manifestation». Avant d’ajouter : «Nos camarades Birame Souley Diop, administrateur du parti Pastef et Abass Fall sont placés sous mandat de dépôt, les autres sous contrôle judiciaire. Cette situation prouve que le pouvoir en place et la justice, ont comme projet de faire disparaître toutes les personnes qui ont des idées différentes de celles du gouvernement (…) Nous ne sommes pas des personnes qui vont céder à l’intimidation».

LEQUOTIDIEN.SN