L’AN 1 COVID-19 AU SÉNÉGAL : Ces outils scientifiques et numériques innovants qui n’ont pas tenu le rythme de la riposte.

 

 

Avec l’arrivée de ce premier lot de vaccins anti-covid-19 et le lancement de la campagne de vaccination au ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le mardi 23 février 2021, la gestion de la crise sanitaire va certainement prendre une autre allure. Si d’aucuns pensent que ce vaccin est une véritable bouffée d’oxygène, d’autres n’en voient pas pour autant l’efficacité de l’anti-Covid Sinopharm. Alors qu’en est-il donc des personnes qui ont déjà posé les premiers jalons scientifiques pour lutter contre la Covid-19 ?

Depuis le mois de mars, date de l’apparition du premier cas confirmé au Sénégal, les scientifiques et chercheurs se sont réfugiés au sein de leurs laboratoires pour apporter leur partition à ce combat. Ainsi après quelques mois de riposte, le Sénégal s’est positionné comme l’un des leaders mondiaux dans cette lutte contre la Covid-19. Cette reconnaissance mondiale est due en partie par les différentes inventions de dispositifs de tests, des applications mobiles entre autres. Il serait nécessaire de se demander qu’en est-il aujourd’hui de la destinée de ses différentes idées ingénieuses sorties de nos différents laboratoires.
Le Sénégal et ses innovations technologiques anti-Covid…

Robot Docteur a-t-il pris service ?

La croissance des cas de contamination à la Covid-19 était plus qu’alarmante à un moment donné. (du fait du nombre de cas, de morts). D’où l’urgence de renforcer davantage le personnel soignant, bien équipé pour affronter les offensives de ce virus. Pour l’exécution de cela, les scientifiques, ingénieurs et chercheurs sénégalais en vrai patriotes, se sont mis au travail pour faire front. Pour parvenir à de tels résultats, l’École Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP) a créé un “Docteur Car”.

Cet outil technique est multifonctionnel. L’objet de cette invention est de permettre aux personnels soignants de traiter et de s’occuper des patients en isolement ou sous traitement intensif sans courir le risque d’être contaminés. L’outil est multifonctionnel du moment où Dr robot est capable de communiquer avec les usagers de plusieurs langues différentes. Pour le faire fonctionner, il suffit au personnel soignant de charger le robot avec des médicaments ou de la nourriture, et de le piloter manuellement ou automatiquement vers les patients dans leur chambre d’hôpital.
Une grande prouesse scientifique, mais aujourd’hui qu’en est-il de « Rebot Docteur » ? Le constat est que depuis que l’opinion sénégalaise a pris des nouvelles de ce joyau, sa mise en application ou son utilisation reste jusqu’aujourd’hui un mystère. D’où l’interrogation : Où est passé aujourd’hui le suppléant des médecins et infirmiers ?
Cependant, au moment où la deuxième vague de covid-19 semble être beaucoup plus coriace, les étudiants avaient pourtant alerté sur un manque de ressources financières ou un déficit d’outils pour la réalisation de ce projet ambitieux. « Nous sommes bloqués par le manque de composants électroniques », avait par exemple souligné Mouhamadou Lamine Kébé au quotidien « le Monde ».

L’efficacité des tests rapides Covid-19 redouté

La cherté et les lenteurs pour obtenir les résultats des tests avaient poussé le monde entier à se pencher pour trouver des alternatives concernant les diagnostics à la Covid-19.
Au Sénégal, l’urgence était aussi de trouver des issues. Pour ce faire, au mois de Mars, en partenariat avec l’institut Pasteur de Dakar, l’entreprise britannique MOLAGIC avait lancé un test de diagnostic plus rapide et moins cher au Sénégal.
« C’est une innovation technologique basée sur un modèle économique pertinent et issu d’un partenariat crédible pour fabriquer au Sénégal des tests de diagnostic rapide selon les normes industrielles internationales et à des prix abordables », a expliqué le ministre sénégalais de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, qui a présidé la cérémonie de lancement aux locaux de l’institut Pasteur. Il faut souligner que la fabrication de ces tests est entièrement prise en charge par le gouvernement britannique ; d’où une subvention de 50,5 millions d’euros. Un grand coup gagné certes dans cette course contre la montre, mais le Test Kits Covid-19 était en phase d’évaluation au Sénégal, en Espagne, en Malaisie, au Brésil etc…
« Les tests seront réajustés en fonction des résultats. Il faut qu’ils soient efficaces et performants avant tout », avait pourtant souligné le spécialiste des maladies émergentes, le professeur Amadou Sall. Un an après, l’efficacité de cette invention reste méconnue. D’autant plus que la cherté des tests au Sénégal revient le plus souvent quand il ne reste qu’à embarquer à bord d’un avion. C’est aussi le cas des clubs de la ligue 1 sénégalais qui sont dans l’incapacité de faire des tests pour leurs effectifs à chaque journée de championnat.

L’application « Alerte Santé Sénégal », un système mort-né

Nonobstant les efforts consentis par les autorités et personnels de santé, l’accès à l’information concernant l’avancée de cette pandémie à coronavirus ainsi que des informations concises et précises pour toutes personnes désirant se renseigner sur le virus étaient un défi de taille à relever pour le ministère de la santé.
C’est dans cette perspective que « nous sommes partis du postulat que l’accès à l’information est un des droits fondamentaux des hommes et comme nous avons l’habitude de le dire « Information is power ». L’application « Alerte Santé Sénégal » a été créée pour mieux disséminer l’information officielle, auprès de la population », a constaté Jésus Ekie, créateur et programmeur de l’application « Alerte Santé Sénégal » à « LabSanté ».
L’objet de cet outil informatique est de contribuer à lutter contre la diffusion de fausses informations. En outre, veiller à ce que les informations officielles soient accessibles au public.
Douze (12) mois après, ce dispositif semble rater son propre marketing. Selon Jésus Ekie, toujours à « LabSanté », son application « Alerte Santé Sénégal » a pu servir 18.000 personnes dont plus de 5.700 interactions avec notre intelligence artificielle. Des statistiques qui peuvent être jugées très faibles vis-à-vis de l’audience sénégalaise, très jeunes. À cela s’ajoute la disponibilité de l’application uniquement sur version Android. En considérant que la population sénégalaise a tendance à privilégier les smartphones et outils d’Apple, son taux de pénétration sur le marché sénégalais ne cesse d’augmenter à grande échelle.
Ainsi, malgré le fait que cet outil numérique puise ses informations et statistiques sur les sites officiels du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal, le Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) et l’Organisation Mondiale de la Santé, sa notoriété reste tout de même un challenge pour Jésus Ekie et Cie.

« Sunucity » : une communication numérique, au goût d’inachevé

Le digital peut sauver des vies et apporter des munitions pour la riposte contre la covid-19. C’est ce qu’a en tout cas compris une équipe d’ingénieurs de l’École Supérieure Polytechnique (ESP) de l’université de Dakar qui ont mis en place une plateforme numérique appelée « Sunucity ». Cette plateforme est un portail qui a pour but de faciliter la communication entre les populations et les autorités publiques. En plus, elle permet aux populations de signaler tous incidents sanitaires autour d’eux.
« Nous avons par exemple entendu sur la toile, des internautes se plaindre de la saturation du numéro vert du ministère. Avec notre application, les populations peuvent signaler tout incident ou risque sanitaire avec la possibilité de géolocalisation, d’inclure une note vocale pour ceux qui ne peuvent pas écrire ou joindre des photos », avait expliqué le chef de ce projet, Ibrahima Kane à Social Link Media.
Seulement « SunnuCity » était en phase de finalisation. Comme c’était le cas de « Alerte Santé Sénégal », la plateforme cyber-citoyenne manque d’effectivité. L’application est en version bêta. La dernière version avant la commercialisation et la mise en application complète d’une application. Ainsi avec cette deuxième vague de contamination et l’augmentation des cas communautaires, « Sunucity » pouvait être l’outil digital de communication et d’alerte pour lutter contre la covid-19 au Sénégal.

Dakaractu