CONTRIBUTION: UN PILLAGE À MILLE QUESTIONS

 

 

Après l’arrestation suivie de la garde à vue du leader du Pastef, Ousmane Sonko, on a assisté à des scènes de pillage. Des magasins et autres officines ont été dévalisés par une horde de jeunes, emportant des produits alimentaires. Ces actes n’ont rien d’une revendication politique. Autrement dit, ce n’est pas uniquement l’œuvre des jeunes Pastéfiens. Derrière ces scènes de pillage, la seule analyse que l’on pourrait faire est celle de l’expression d’un peuple qui a faim et qui souffre d’une pauvreté que les tenants du pouvoir refusent d’admettre.

Cette jeunesse souffre des politiques du gouvernement qui n’a pas réussi à répondre à leurs sollicitations par l’offre de l’emploi. C’est une jeunesse esseulée, déboussolée. Elle n’a rien à perdre et n’a non plus peur de rien. Même de se suicider dans l’océan pour un avenir meilleur. Depuis Senghor en passant par Diouf, Wade et aujourd’hui Macky, cette politique en faveur des jeunes s’est toujours soldée par un échec. Les dernières combines politiques qui ont ramené Idrissa Seck au mangeoire ont fini de dégoûter cette jeunesse qui a cru à une autre gouvernance qui les placerait au coeur des préoccupations de leur gouvernement.

Le chômage endémique s’est, en effet, accentué avec la pandémie du Covid-19. Des entreprises ont été ainsi fermées, ne pouvant plus soutenir les effets négatifs de la crise sanitaire. En sus de cela, de pauvres goorgorlous ont vu leurs maisons complètement détruites par leur propre État. De Tivaouane Peulh en passant Yoff et Mbour 4 beaucoup ont subi l’injustice de la part de leurs dirigeants et de bandits à col blanc après avoir dûment acquis leur propriété. Au même moment des gens du pouvoir ont acquis des maisons dans des endroits huppés de Dakar. D’autres gens comme Boughazelly, Aliou Doumbourou Sow, Aliou Sall entre autres sont couverts par le grand Chef qui a mis son coude sur des dossiers. Depuis 2012, l’injustice a pris une proportion alarmante. Et quand vient s’ajouter l’affaire Ousmane Sonko et Adji Sarr, les choses ne pouvaient que dégénérer.

Même si le leader de Pastef avait violé et menacé de mort Mademoiselle Adji Raby Sarr, la politisation de cette affaire par certains membres du gouvernement et leurs soutiens visibles a dégoûté plus d’un. Leur dessein, c’est la mise à mort de l’actuel Chef de l’Opposition après le ralliement honteux de Idrissa Seck au pouvoir, arrivé 2ème lors de la présidentielle du 24 février 2019. Le Sénégalais a horreur de l’Injustice ou quand on s’acharne justement ou injustement sur son prochain. Le régime de Macky Sall devait prendre ce paramètre en considération avant de se prononcer sur cette affaire jugée au début comme relevant du “privé” et concernant une sénégalaise à un compatriote.

Le Président Macky Sall, lui-même, est aujourd’hui devenu président de la République à cause de l’injustice que lui avait fait subir son ex-mentor, Me Abdoulaye Wade qui avait voulu le trainer devant les tribunaux. Les politiques ont une courte mémoire, sinon ces mêmes erreurs qui ont valu à Wade de quitter par la petite porte ne se reproduiraient plus. Complot ou pas, la justice doit aller jusqu’au bout pour sanctionner tous les comploteurs et les mettre au gnouf, si bien sûr, il en existe. Pour le reste, les Sénégalais prendront leur responsabilité comme ils l’ont toujours fait…

Par Bassirou DIENG, Responsable Associatif à Diamaguene/DiackSao