Aminata TOURÉ plaide pour la jeunesse et interpelle le président Macky Sall

 

 

Le 8 mars, journée internationale des droits de la Femme, est célébrée, cette année, dans un contexte tendu au Sénégal avec des actes de saccages et de pillages, perpétrés dans plusieurs localités du pays par des bandes jeunes, cassant tout sur leur passage. Sept victimes ont été déjà dénombrées lors des affrontements entre forces de l’ordre et jeunes. Au moment où un appel a été lancé pour 72 heures de manifestations à compter de demain lundi, 8 mars.

Dans sa déclaration, l’ex-Premier ministre, Aminata Touré a réagi en tant que mère. Ce, pour plaider en faveur de la jeunesse.

“En cette veille de 8 mars, Journée Internationale de la Femme se célébrant dans un contexte difficile pour notre pays, je voudrais tout d’abord m’incliner devant la mémoire de ceux qui ont malheureusement perdu la vie durant les évènements douloureux qui secouent notre pays depuis quelques jours. En tant que mère, je partage la douleur de celles qui les ont mis au monde. Aucune mère ne souhaite enterrer son enfant, ce n’est pas dans l’ordre naturel de la vie. Notre pays admiré pour sa stabilité devrait très rapidement retrouver la sérénité et la cohésion qui lui sont reconnues dans le monde entier. Tout doit être mis en œuvre pour y arriver car la stabilité et la paix n’ont pas de prix”, a-t-elle déclaré.

Poursuivant, elle a souligné que “70% des sénégalais ont moins de 35 ans. Le Sénégal est un pays jeune et la Jeunesse doit être au cœur des préoccupations quotidiennes de nos décideurs. La Jeunesse c’est notre présent, c’est notre avenir immédiat. La crise de la Covid 19 qui sévit depuis plus d’un an a eu un impact économique terrible sur toutes les catégories sociales et tout particulièrement sur notre Jeunesse qui s’active essentiellement dans le secteur informel mais aussi sur les nombreux jeunes en quête d’emploi.”

Par conséquent, a-t-elle tranché : “il est urgent que le désespoir de cette Jeunesse qui s’est exprimé y compris par des actes de violence regrettables soit entendu par le Président de la République, le Père de la Nation.”

MACKY DÉTIENT LES CLÉS DE LA DÉSESCALADE

Aussi, elle a recommandé au chef de l’État, Macky Sall, “de s’adresser à la Jeunesse de son pays afin que celle-ci comprenne qu’il les a compris. Je suggère aussi au Président de la République d’opérer dans l’urgence toutes les économies budgétaires possibles pour mettre en place un programme spécial d’urgence pour la Jeunesse avec la participation effective et transparence des organisations de jeunes et la société civile en veillant à son exécution effective au niveau le plus décentralisé que sont les quartiers.”

Par ailleurs, “la commande publique de plus de 1000 milliards doit être le levier pour redynamiser le secteur informel où s’activent de nombreux jeunes. Il faut que cette crise Covid 19 qui a charrié tant de désespoir soit transformée en une opportunité pour notre pays afin de produire des emplois pour notre Jeunesse. Pour cela, il faut d’abord que la Paix revienne et rapidement”, a-t-elle souligné.

Enfin, “au Président de la République qui détient les clés de la désescalade, nous demandons solennellement d’exercer son statut de Père de la Nation afin de renouer les fils d’un dialogue direct et franc avec sa Jeunesse et tous les segments de la Nation en vue de dépasser rapidement cette situation grosse de tous les dangers pour notre pays respecté jusqu’ici monde comme un modèle de paix et de stabilité en Afrique. A toutes les femmes du Sénégal, je souhaite une journée du 8 mars de Paix”, a-t-elle lancé.

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