Équateur: Un policier arrêté pour trafic de tortues des Galápagos

 

 

Un policier équatorien a été arrêté pour le trafic présumé de 185 bébés d’une espèce de tortue géante de l’archipel des Galápagos, découverts dans une valise en partance pour le continent, a annoncé lundi le parquet.

«Le policier Nixon Alejandro P. D. sera poursuivi pour sa responsabilité présumée dans l’expédition avortée de 185 tortues à Guayaquil», sur la côte pacifique équatorienne (sud-ouest), selon la même source. Le parquet a précisé sur Twitter que le policier «sera inculpé pour crime contre la flore et la faune sauvages, passible de trois ans de prison».

Les autorités avaient fait état dimanche de la découverte de la valise contenant ces 185 bébés tortue lors d’une inspection de cargaison à l’aéroport de Baltra, l’une des îles de cet archipel équatorien situé à 1000 km de la côte. Les tortues étaient emballées individuellement dans du plastique et dix d’entre elles étaient déjà mortes. Lundi, le ministère de l’Environnement a indiqué que «cinq tortues de plus étaient mortes, probablement à cause du stress subi du fait de la séparation de leur habitat».

Pas plus de trois mois

Le parquet a chargé le Parc national des Galápagos (PNG) d’assurer la surveillance des spécimens encore vivants, qui ont été transférés vers le centre d’élevage de tortues en captivité de l’île Santa Cruz, voisine de Baltra. «L’examen vétérinaire a conclu que les petites tortues ne sont pas en bon état de santé», a ajouté le ministère.

Le scientifique Washington Tapia, expert en chéloniens, a précisé que «pour le moment, il n’est pas possible de déterminer à quelle espèce appartiennent ces tortues. Il est impossible de les identifier de visu, même adultes.» «La seule façon de déterminer précisément une espèce passe par des analyses génétiques», a-t-il ajouté.

L’opérateur de l’aéroport de Baltra a indiqué pour sa part dimanche que «l’âge des tortues ne dépasse pas trois mois» et qu’elles sont donc trop jeunes pour que la forme de leur carapace puisse permettre de déterminer de quelle île elles proviennent.

L’archipel des Galápagos, qui tient son nom des tortues géantes qui l’habitent depuis trois ou quatre millions d’années, est classé au patrimoine naturel de l’humanité pour sa faune et sa flore uniques au monde. Il a servi de laboratoire au naturaliste anglais Charles Darwin pour sa théorie sur l’évolution des espèces.

Il semble qu’au moment de leur arrivée, les courants marins du pacifique aient dispersé les tortues sur les différentes îles, où elles se sont adaptées à leur environnement, évoluant pour former 15 espèces, dont trois sont éteintes.

(AFP)