Lettre ouverte au Président de la République : les jeunes réclament l’instauration du service militaire obligatoire

 

 

 

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Le contexte dans lequel vous lisez cette lettre est difficile pour le Sénégal et les Sénégalais, et risque de durer encore plusieurs mois. Dans vos récents discours, vous avez appelé à l’unité de la Nation et à l’apaisement en réponse aux épreuves que nous venons de traverser. Nous pensons que cette unité doit se faire en préservant et en préparant un avenir d’espoir commun, au centre duquel les attentes de la jeunesse doivent être mieux écoutées, prises en compte et valorisées en réponses pertinentes.

Les forces Nouvelles saluent votre réactivité pour la réorientation des priorités autour de la Jeunesse et les ressources exceptionnelles destinées au financement de la première phase de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes.

Excellence, Monsieur le Président de la République, vous le savez comme nous, cette crise sanitaire en cours sans précédent a bouleversé notre société, exacerbé la précarité, renforcé la vulnérabilité des jeunes et creusé les inégalités en laissant apparaitre une réelle fracture sociale. Nos jeunes, sont d’ores et déjà parmi les plus affectés par les conséquences sociales de cette pandémie et de sa fracture sociale : beaucoup d’entre eux ont été concernés par des fermetures d’établissement, d’universités, d’écoles, de non orientation ou n’ont pas pu bénéficier de la continuité éducative ; des milliers d’autres n’ont plus d’accès à la scolarité, à la santé, parfois à l’alimentation ou encore aux loisirs, condition sine qua non de leur épanouissement.

La crise va continuer d’affecter les jeunes dans les temps à venir et encore plus qu’hier, les maux comme « mbeukk mi » immigration clandestine, la délinquance, la drogue, la violence ou le terrorisme risquent de gagner du terrain en raison des conséquences économiques de la pandémie de la COVID-19 et la perte progressive de notre souveraineté et de notre identité culturelle. Cette crise a fini de révéler certaines faiblesses préexistantes et les échecs de beaucoup de responsables en charge des différentes politiques publiques en faveur de la jeunesse. Paradoxalement, cette crise est aussi une opportunité pour nous transformer, pour nous améliorer. A quelque chose, malheur est bon.

A cet égard, après avoir écouté la jeunesse à travers un sondage sur leur sentiment par rapport au service militaire obligatoire (SMO) débouchant sur une formation ou un financement, 92 % des jeunes sondés ont répondu favorablement.

Face aux dérives observés ces derniers temps, lors des émeutes, lors des bagarres à l’université Cheikh Anta Diop, face aux dérapages verbaux insistants sur la base de propos ethnicites, d’appels à la violence etc, nous vous demandons de reconsidérer l’adoption d’un service militaire obligatoire (SMO) comme le socle fédérateur de la République du Sénégal.

Ces derniers temps, plusieurs voix autorisées au sein des Armées, de la Police, de la Gendarmerie, de la société civile, des quartiers et de nos villages reprennent l’idée du service militaire obligatoire pour la jeunesse sénégalaise et saluent ce dispositif de citoyenneté qui serait une réponse pertinente à plusieurs égards aux problèmes de la jeunesse. Aujourd’hui, nous devons faire évoluer notre pensée et envisager le service militaire obligatoire comme le ferment de la citoyenneté et le ciment du sentiment d’appartenance à la Grande Nation Sénégalaise.

Nous l’étudierons de manière innovante et ajustée à nos besoins sous trois (3) challenges :

  1. Le service militaire envisagé comme réponse aux besoins des armées et aux impératifs de cohésion nationale, de citoyenneté et du sentiment d’appartenance à la Grande Nation Sénégalaise.
  2. Le service militaire au cœur de la formation et du développement des compétences produisant « 1 jeune, une solution FEP » (Formation, Emploi ou projet financé).
  3. Le service militaire comme un dispositif stratégique pour l’émergence et le leadership du Sénégal
  1. Le service militaire envisagé comme réponse aux besoins des armées et aux impératifs de cohésion nationale, de citoyenneté et du sentiment d’appartenance à la Grande Nation Sénégalaise.

Avec la recrudescence des actes de terrorisme dans la sous-région et dans les pays limitrophes en particulier, nos armées ont un soudain et réel  besoin de renforcement en hommes et en équipements. Ces dernières années, nous avons tous noté avec horreur et stupéfaction une forte montée de la violence, des tensions politiques et des velléités  séparatistes ou sécessionnistes non encore éteintes au Sénégal.

Dès lors, il devient nécessaire de reconstruire notre commun vouloir de vivre-ensemble et de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.

Ainsi, le service militaire appelé aussi conscription peut contribuer à rapprocher un peu plus toutes les ethnies du Sénégal, les sénégalais d’ici, de la diaspora et de tous ceux qui aspirent à devenir sénégalais. C’est la solution pertinente pour retrouver et partager ensemble un ADN d’appartenance et de reconnaissance mutuelle dans une seule et même communauté nationale et de frères et de sœurs d’armes.

Nous devons envisager le service militaire obligatoire comme un socle fédérateur, gage de mixité sociale et dénominateur commun de tous les jeunes sénégalais quelles que soient leur ethnie, religion, tarikha, croyances, etc. Il est une réponse ferme aux enjeux de la cohésion nationale à laquelle appellent de tous leurs vœux, nos guides religieux de tous bords.

Nous sommes convaincus que le service militaire pourrait renforcer notre identité culturelle et rendre insignifiant la perte des valeurs, le rejet de l’unité et rendre inopérants tous les discours ethnicisés aux relents séparatistes ou destructeurs de la Nation Sénégalaise.

Nous avons également constaté qu’un peu partout dans les différents continents, le sujet du service militaire obligatoire est redevenu d’actualité. Les pays qui l’avaient abandonné travaillent à sa réintroduction et l’ont remis à l’ordre du jour pour des raisons militaires (politique étrangère) et pour des considérations d’ordre politique et social (politique intérieure).

Aujourd’hui pour le Sénégal, nous devons apporter une réponse structurelle à ce qui doit être le creuset de notre identité nationale. Le service militaire serait le point de convergence autour de la République, de ses valeurs et de la citoyenneté. Ainsi, cette décision audacieuse et pragmatique réduirait le risque terroriste, djihadiste, casserait toute dynamique séparatiste ou communautariste et ressouderait la jeunesse de notre pays.

Excellence, Monsieur le Président de la République, il est temps de redonner au Sénégal ses lettres de noblesse, de trouver la grandeur de notre pays en remettant de l’autorité, le goût du travail, le don de soi, l’ordre mais surtout, les valeurs républicaines et souverainistes au sein de notre projet de société. Définitivement, l’adoption du service militaire serait le nouveau ferment de la citoyenneté et le ciment du sentiment d’appartenance à la Nation.

Ainsi, grâce au service militaire, tous les sénégalais disposeraient d’une instruction militaire, sortiraient de l’Armée avec un enseignement de la défense, de la sécurité, de la Patrie, de notre Histoire et constitueraient une réserve renouvelée. Cette convergence d’enjeux et de finalités autour du service fait sens pour le renforcement du sentiment d’appartenance à la Grande Nation Sénégalaise.

  1. Le service militaire au cœur de la formation et du développement des compétences produisant « 1 jeune, une solution FEP » (Formation, Emploi ou projet financé).

Le service militaire obligatoire s’adapterait à des finalités innovantes et disruptives propres au génie sénégalais et se positionnerait en réponse aux besoins de formation et de développement des compétences de nos compatriotes sur les métiers utiles d’aujourd’hui et les métiers utiles de demain pour le Sénégal.

Parmi les initiatives emblématiques adoptées par les Forces nouvelles, figure l’« Infrastructure de la matière grise » (Grey Matter Infrastructure). Elle consiste à privilégier le développement des compétences des acteurs et le renforcement des capacités de la jeunesse pour combler les lacunes en matière institutionnelle, organisationnelle et en ressources humaines. La formation reçue lors du service militaire serait l’école de la 2ième chance tant attendue par bon nombre de nos jeunes pour retrouver espoir dans l’avenir. C’est également une chance inouïe pour l’égalité des chances.

« Si vous trouvez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance ! » aurait dit Abraham Lincoln. Tout comme lui, nous croyons à l’égalité des hommes et à la nécessité de leur offrir une éducation de qualité à tous pour le bonheur de tous en société.

En addition à une solide formation militaire structurante, les recrues sortiraient avec un préalable à l’emploi, une formation à un métier et une riche expérience, levant d’office deux contraintes majeures auxquels se heurtent fréquemment les jeunes lors des demandes d’emploi. Par ce biais, le service militaire doté d’un rôle social, serait un puissant levier de formation et d’insertion pour favoriser l’employabilité des jeunes.

En plus, chaque recrue sortirait de l’armée en sachant lire, écrire, compter, utiliser internet et les réseaux sociaux, ce qui permettrait de mieux lutter contre la fracture numérique. D’un autre côté, le service national peut permettre l’acquisition de compétences certifiantes, diplomantes ou qualifiantes, immédiatement valorisables sur le marché du travail.

Le service militaire obligatoire produirait grâce au plan « 1 jeune, une solution FEP » (FEP étant l’acronyme de Formation, Emploi ou projet financé) des impacts forts sur les parcours ultérieurs des jeunes sur le marché du travail. Dès lors, il est aisé de comprendre la nécessité d’adopter un véritable « Plan Marshal » pour la jeunesse sur la base du concept « 1 jeune, 1 solution FEP ». Par ce biais, le service militaire favoriserait l’insertion professionnelle des jeunes grâce à une mesure de discrimination positive.

Les jeunes porteurs de projets pourront être accompagnés par des structures d’orientation, de gestion de projet, d’incubateurs de startups pour les coacher et les soutenir grâce à une politique active de RSE pour maximiser leurs chances de réussite.

Sur la base de nos prévisions, ce plan « 1 jeune, 1 solution FEP » sera doté d’au moins 1 000 milliards de FCFA en réponse aux préoccupations de formation et de financement de projet de nos jeunes. Ces fonds remboursables s’étaleront sur la période de trois ans pour accompagner 100 000 jeunes par an pour un effectif en service permanent de 300 000 recrues en année pleine affectés au niveau de l’Armée, de la police, de la gendarmerie, des sapeurs militaires, des collectivités territoriales, des entreprises, des coopératives agricoles, des travaux routiers et de de voiries  etc.

  1. Le service militaire comme un dispositif stratégique pour l’émergence et le Leadership du Sénégal

Le service militaire et le challenge de la révolution verte.

Excellence, Monsieur le Président de la république, nous pensons que la révolution verte est non seulement possible, mais urgente pour le Sénégal car nous avons les moyens de créer  encore plus de valeur ajoutée en transformant directement les productions agricoles et favorisant ainsi, les créations d’emplois pour la jeunesse.

Au Sénégal, l’agriculture est considérée comme un secteur moteur de l’économie dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui sert de cadre de référence des politiques publiques sur la période 2014- 2035. Le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS) opérationnalise le volet agricole du PSE. Elle constitue la source de revenu de la plupart des ménages ruraux. Toutefois, il a été principalement caractérisé par forte incertitude liée à une pluviométrie. Ce secteur reste dans une bonne dynamique de performance. Les résultats encourageants obtenus sont en grande partie imputables aux efforts fournis par les autorités à travers le PRACAS qui reste le programme de référence de l’agriculture au Sénégal.

Dès lors, force est de constater que le service militaire serait un accélérateur sur la base d’une stratégie plus ambitieuse avec des objectifs et KPI à réaliser en mode obligation de résultats suivant les spécificités régionales pour atteindre l’autosuffisance alimentaire dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la pisciculture pour les principaux produits de base et de sécurité alimentaire (sécurité alimentaire riz, mil, mais, sorgo, fonio, arachide, blé, poisson, huile de palme, produits horticoles, manioc, volaille, bétail) les produits au sommet des chaînes de valeur (coton, noix de cajou, fruits à exporter).

La transformation de cette série initiale de chaînes de valeur des produits de base sur toute l’étendue du territoire pourrait ouvrir des marchés d’une valeur de plus de 1 000 milliards cfa par an à l’horizon 2025, en plus d’avoir un impact substantiel sur la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) concernant la réduction de la pauvreté et l’élimination de la famine. Elle nécessiterait avant tout une forte volonté politique et de vrais managers pour piloter la mise en œuvre. En termes de compétitivités territoriales, le Sénégal prendrait de suite un avantage concurrentiel énorme sur ses voisins avec des champions nationaux dans l’agro business capables de maitriser les prix au consommateur, la quantité et la qualité souhaités.

Cette vision commune du service militaire pour la réinvention du Sénégal placerait les jeunes au cœur du projet de dévellopement et favoriserait l’émergence d’un secteur agro-industriel compétitif et pluriel. A terme, une telle démarche devrait contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’amélioration de la croissance économique du Sénégal. Par conséquent, comme moteur de la croissance et de la stabilité économiques au Sénégal, le service militaire constitue un instrument de libération du plein potentiel de notre agriculture et pourra favoriser la transformation des petites exploitations agricoles en entreprises productives et rentables.

Excellence, Monsieur le Président de la République, les benchmarks étudiés nous conforte dans l’idée pour vous dire que c’est de l’ordre du possible. L’Inde y est parvenue sur une période relativement courte. Toutefois, si nous voulons suivre les traces de l’Inde, le Sénégal devrait surmonter un nombre de contraintes bien connues : la faiblesse du réseau routier, le manque d’installation d’entreposage, de capacités d’extension, la problématique de l’eau, des engrais et de financement convenable, pour n’en citer que quelques-unes. En revanche, lorsque les gouvernements et les entreprises investissent dans l’agriculture, des gains spectaculaires sont possibles. Les expériences vécues, entre autres, en Éthiopie (floriculture), au Kenya (horticulture), au Nigeria (système de wallet mobile ou de portefeuille électronique (orange money – wave – free money sont là pour le Sénégal entre autres alternatives) et de distribution efficace des intrants) et au Rwanda (diverses récoltes) le démontrent amplement.

Pour que la révolution verte devienne une réalité au Sénégal, il est impératif d’accroître la productivité et d’apporter de la valeur ajoutée à travers la transformation sur place de la production agricole. Le Sénégal ne va pas se nourrir lui-même en n’exploitant qu’une petite partie de ses terres arables sur une petite partie de l’année et en ne transformant pas sa production agricole.

Le service militaire et le challenge de la grande muraille verte

Aujourd’hui, on a l’impression que le désert avance encore plus vite, et inexorablement. Les sécheresses qui se succèdent depuis les années 1960 dans la zone sahélienne, la déforestation et le surpâturage en sont les principales causes. En 2008, l’Union africaine avait décidé de stopper cette avancée grâce à la Grande Muraille verte, un projet qui a pour objectif de restaurer les écosystèmes sahéliens menacés par la désertification. Cette bande de reboisement, large de 15 km et longue de 7 800 km, traverse le continent d’est en ouest, passant par onze pays.

Le Sénégal fait partie des pays concernés. Et le service militaire serait le meilleur moyen d’engager la prise en charge de nos objectifs mensuels, de les suivre et de corriger au mois le mois sachant que nous disposerons des effectifs nécessaires pour réaliser cet engagement majeur et servir d’exemple et d’effet d’entrainement aux autres pays concernés.

Au Sénégal, ce projet de lutte contre la désertification est loin des ambitions annoncées. Depuis 2008, dans le nord du Sénégal, moins de 15 000 hectares ont été reboisés sur les 850 000 que le Sénégal s’était fixé de restaurer. Il est temps et il est possible de redonner vie et de recréer nos forêts en faisant du Sénégal le pays le plus vert de l’Afrique de l’Ouest telle doit être notre mission pour les générations futures et lutter contre les déforestations abusives pour du charbon de bois.

Ainsi, il est aisé de comprendre, qu’à travers l’élaboration d’un programme visant à autonomiser les jeunes diplômés à chaque stade des chaînes de valeur, cette initiative entend favoriser la création d’emplois pour les jeunes dans le secteur agro-industriel. Ce programme crée des « agripreneurs » en dotant les jeunes de nouvelles compétences, de moyens technologiques et de financement afin de leur permettre de lancer des entreprises agricoles viables et rentables ; celles qui créent des emplois et génèrent des revenus pour eux-mêmes et pour leurs familles. .

Notre vision dépasse l’autosuffisance alimentaire car nous devons être plus ambitieux en nous positionnant comme un grenier de l’Afrique avec une posture d’exportateur de denrées alimentaires. Il s’agit très clairement de mettre le Sénégal au sommet des chaînes mondiales de valeur, d’orienter nos produits agricoles vers l’exportation lorsqu’ils ont un avantage comparatif.

Le service militaire et le challenge des trois (3) « téméres (500 fcfa)»

Cette politique sur la révolution verte pourrait permettre de réduire le cout de la vie chère et renforcer le pouvoir d’achat des sénégalais, produire du riz pour avoir un sac de 50 kilos à 10 000 fcfa au maximum, produire suffisamment d’arachide pour obtenir le prix du litre d’huile à 500 fcfa maximum et le kilo de sucre à 500 cfa maximum avec du lait de qualité à moindre cout, et l’essence à 500 cfa maximum.

Le service militaire pour le rayonnement de l’Armée sénégalaise dans la sous-région et sur le plan international

Le service militaire obligatoire revêt un fort caractère symbolique. Il permettra au Sénégal de démontrer sa volonté de défense et de s’en assurer lui-même, de défendre les pays de la sous-région également et de participer aux opérations dans la sous-région et à l’international confortant ainsi l’aguerrissement de nos militaires et leur professionnalisme.

Des considérations militaires et d’ordre politique et social sont sous-jacents à la nouvelle popularité du service militaire obligatoire. Une introduction semble réaliste vue le niveau d’alerte ou de menaces terroristes au niveau de la sous-région et en particulier pour notre pays. Les récentes émeutes constituent de nouvelles missions dépassant le cadre du maintien de l’ordre et élargissent le champ de compétence et d’intervention des militaires (comme avec le plan de sécurité renforcé sur toute l’étendue du territoire en France Plan Vigipirate, aux USA Homeland security Advisory system).

Le Service militaire aiderait à professionnaliser davantage l’armée sénégalaise en recrutant les meilleurs à l’issue de la période du service.

Excellence, Monsieur le Président de la République, nous vous invitons à échanger à nouveau sur la pertinence du service militaire au vu des arguments soulevés. Nous vous invitons à co-construire de manière inclusive, avec vous, l’élaboration d’un ambitieux plan global pour ramener nos jeunes dans le giron de la République, de l’Etat de droit et de nos valeurs ancestrales. Cette vision réinventée d’un Sénégal nouveau, permettrait de ne plus laisser aucun jeune au bord de la route et ferait des jeunes, des citoyens engagés et utiles pour la Nation. Les politiques en faveur de de la jeunesse doivent donner du sens, gagner efficacité et en cohérence via l’approche par les devoirs et les droits.

Enfin, l’ambition pour la jeunesse doit s’accompagner d’une action forte sur l’amélioration de la participation des jeunes aux décisions et politiques publiques qui les concernent. Ainsi, le Sénégal doit engager des mesures innovantes pour que notre société incarne l’égalité des chances et devenir une société plus juste. L’heure est grave et on sent confusément la nécessité de retrouver un socle commun. C’est au Sénégal redevenir une cause, un espoir. Avant que ça ne dégénère pour de bon et que des pyromanes réussissent à nous monter les uns contre les autres.

Nous devons adopter une idée directrice au service de l’engagement de la jeunesse et au service de la Nation, faire de nos hommes et de nos femmes, le véritable facteur clé de réussite pour le développement et l’émergence du Sénégal.

Excellence, Monsieur le Président de la République, dans cette période difficile, nous pensons qu’investir pour la jeunesse et l’effectivité de leurs droits et devoirs et affirmer une ambition souveraine et républicaine est un cap qui participerait au renforcement de la cohésion nationale et à l’unité que vous appelez de vos vœux. Nous vous appelons donc, à impulser une véritable politique transversale pour les Droits et obligations de la jeunesse et de la restauration de l’autorité. Il est encore temps de graver des actes forts pour la jeunesse et pour l’avenir du Sénégal, mais il faut agir maintenant pour éviter le pire demain. Il en va de votre Leadership et de celui du Sénégal pour les générations futures.

Nous sommes convaincus, comme vous, que notre pays a plus que jamais besoin de réapprendre le « vivre ensemble » et de donner un nouvel élan à la mobilisation de ses citoyens. Comme vous, nous sommes convaincus que le service militaire est une magnifique idée, et qu’il faut le rendre obligatoire pour tous les jeunes sénégalais.

Ce service est aujourd’hui plébiscité par les jeunes, les parents, les entreprises, les associations et les collectivités qui pourraient mieux assurer la sécurité des biens et des personnes, pour le reboisement, la reforestation, la surveillance du territoire national, le développement de l’agriculture, de l’élevage, et de nouvelles missions à inventer collectivement au service du Sénégal, au service de la citoyenneté. Comme vous, nous sommes convaincus qu’il faut valoriser ce « Sénégal qui s’engage » et qui innove au service de l’intérêt général. Mais nous sommes également convaincus que vous ne devez pas, que vous ne pouvez pas, à l’aune de cette volonté tout à fait louable, dégrader, voire ne pas considérer cette demande de votre jeunesse en faveur du Service Militaire Obligatoire qui permettrait à des milliers de jeunes sénégalais chaque année de rebondir, de regagner confiance en eux et en la société, d’avoir une seconde chance …

Monsieur le Président, nous savons vos intentions louables et nous savons votre écoute attentive et empathique. Car l’objectif du service militaire est de permettre à tous les jeunes sénégalais, à une étape de leur vie, à servir la collectivité et à réapprendre le « bien vivre ensemble » dans le respect des différences, des territoires, des ethnies, des croyances et des origines. Que ce service soit l’un des éléments fondateurs de ce Nouveau « Sénégal bou bess » que nous avons à co-construire ensemble. Le dispositif du service militaire serait une extraordinaire réponse pour la jeunesse. Le Sénégal en a besoin et nous savons compter sur vous.

Veuillez recevoir, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Alpha THIAM

Secrétaire Général du Parti Forces Nouvelles

Juriste, Manager

Ancien militaire

Médaillé de la Défense Nationale et de l’OTAN