Bakel: atelier territorial sur la gouvernance minière et les impacts socio-économiques et environnementaux liés à l’exploitation minière dans le Département

 

Le Forum Civil (section Sénégalaise de Transparency International/Section Bakel) en partenariat avec OXFAM, ont organisé un atelier de renforcement de capacités des acteurs territoriaux sur la gouvernance minière et les impacts socio-économiques des projets miniers à travers le Département.

Cet important atelier s’est tenu à la salle des banquets de l’hôtel Wagadou, ce jeudi 1er avril 2021 à partir de 09 heures, sous la présidence du sous-préfet de l’arrondissement de kéniéba. Il avait à ses côtés le coordonnateur national du forum M. Birahim Seck ; du chef de service régional des mines de Tambacounda ; du 2ème adjoint au maire de la commune de Bakel M. Doudou Diop ; du coordonnateur de la section de Bakel, M. Ousseynou Cissokho.

D’autres personnalités étaient dans la salle : on peut citer le directeur de la SAED (antenne de Bakel) M. Mbargou Lô ; le maire de la commune de Gabou, M. Bocar Sy ; le chef de village de Gabou ; le représentant des Eaux et Forêts ; la présidente du réseau des Femmes de Bakel, Mme Marie Camara ; des représentants de villages impactés ; le service du développement rural; des éleveurs; agriculteurs; des membres de la cellule de veille des activités minières sur le lit de la Falémé (qui est un affluent du fleuve Sénégal qui prend sa source dans la partie nord du Fouta-Djalon (Guinée) ; des associations de jeunes (CCJ/CDJ) etc..

Il s’agissait de faire comprendre la gouvernance minière ; de prendre conscience du secteur extractif ; de renforcer la résilience face à la ruée vers les mines ; de réaliser une évaluation  citoyenne des mesures d’atténuation des impacts environnementaux à partir des PGES ; de mettre en place un mécanisme de contrôle citoyen ; d’échanger sur les modalités de mise en place d’une coalition locale citoyenne pour une exploitation minière responsable avec des retombées réelles pour les populations riveraines.

Le thème retenu « la gouvernance minière et l’impact socio-économiques de l’exploitation minières dans le département de Bakel » sera introduit sous forme de panel.

A la lumière des échanges, cette rencontre se justifiait à plus d’un titre. En effet, depuis quelques années, l’exploitation minière (traditionnelle/moderne) a pris une telle ampleur dans le département avec ses conséquences néfastes sur l’environnement et sur la vie des populations riveraines.

Parmi les Entreprises présentes dans le département nous avons l’entreprise Mapathé Ndiouck qui exploite une petite mine de Grés au carrefour dans la commune de Gabou près de Bakel ; Une autre entreprise Indienne dénommée SHIFT GOLD est basée dans la commune de Madina Foulbé où elle exploite du Manganèse un métal très lourd ; ARESKI et ABA GROUP exploitent dans la commune de Bélé deux carrières situées prés du village de Ourohimadou ; l’orpaillage qui se pratique avec l’utilisation de produits chimiques (mercure, cyanure) pollue l’environnement et les Eaux de la Falémé provoquant ainsi un désastre total sur l’agriculture, la faune, la flore et des maladies au sein des populations impactées. Cette dernière activité engendre l’insécurité, dans la zone avec l’apparition de toutes sortes de maladies y compris les IST/SIDA. C’est dire que le Département de Bakel est menacé sur plusieurs plans car tous ces exploitants ont un dénominateur commun : c’est le non-respect des cahiers de charges (absence de mesures d’accompagnements) pour les uns et la clandestinité pour les autres.

C’est ce qui explique le besoin de renforcer les capacités pour faire face à ces multinationales qui détruisent l’environnement et des vies humaines. Les panélistes, après avoir égrener les maux causés par ces exploitants sans scrupules qui agissent en toute impunité sur leur territoire, se sont convenus de la nécessité d’agir dans le respect des lois et règlements. Par contre, ils exigent la, transparence, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Ils exigent en fin que l’initiative pour la transparence dans les industries extractives soit une réalité dans cette  partie du Sénégal meurtrie par les richesses minières qui ne profitent pas aux populations riveraines qui meurent dans l’indifférence totale souvent à cause des méfaits de la poussière toxique et des produits chimiques utilisées dans les champs de mines.

Abdou Khadre Mané /