ITALIE: «Ici c’est un désastre, c’est presque la fin»

 

 

Le mouvement «Io Apro» appelle les restaurateurs italiens à manifester ce mardi à Rome pour la réouverture de tous les commerces dès mercredi.

Les restaurateurs et commerçants italiens n’en peuvent plus. Aucune réouverture n’est envisagée pour ce mois d’avril, et un quart des salariés du secteur de la restauration a perdu son emploi depuis le début de la crise sanitaire. Les trois quarts ont moins de 40 ans, souligne Franceinfo. Le mouvement «Io Apro» («J’ouvre») espère faire bouger les choses en appelant les personnes concernées à descendre dans les rues de Rome ce mardi 6 avril. Leur revendication est simple: la réouverture immédiate des commerces.

Pour l’heure, le mouvement lancé par Umberto Carriera peine à mobiliser ses troupes. De passage à Milan, Naples puis Palerme, l’«Io Apro Tour», n’a à chaque fois rassemblé qu’une centaine de personnes. «C’est inutile de manifester encore pacifiquement après plus d’un an, ils nous donnent des miettes, c’est de l’aumône. Moi je préfère qu’ils ne me donnent rien et rouvrir!» estime notamment Filipo, restaurateur à Rome. À la tête d’une équipe de onze employés, l’Italien n’a pu en garder que deux. Il ne descendra pas dans la rue mardi.

«Ce n’est pas de l’irresponsabilité, c’est de la survie»

Qu’à cela ne tienne, Umberto ne lâche rien. Propriétaire de six restaurants, cet homme de 32 ans fonde tous ses espoirs sur la manifestation de ce mardi à Rome. «On a besoin de tout le monde sur les places! Si l’on est nombreux, unis, je suis sûr qu’on atteindra notre objectif», estime le trentenaire. «Ils nous disent que nous allons rouvrir en mai, mais qui va tenir jusque-là? Ce n’est pas de l’irresponsabilité, c’est de la survie pure et simple», avait lancé Umberto aux manifestants à Milan, la semaine dernière.

Aldo, lui, est sur le point de tout perdre: «Je peux tenir jusqu’à juin mais je n’aurai plus rien. (…) Ici c’est un désastre, c’est presque la fin», confie le restaurateur. Selon lui, 40% des acteurs du secteur ont déjà dû mettre la clé sous la porte et 20% sont endettés à vie.

(joc)