Coronavirus: Se tester chez soi, c’est enfin possible

 

 

Après les tests PCR et antigéniques, c’est au tour des autotests de servir à identifier rapidement les personnes infectées par le coronavirus, afin de casser les chaînes de transmission. Depuis ce mercredi 7 avril, chaque personne en Suisse a droit à cinq tests gratuits par mois. Toutes les pharmacies n’ont pas été livrées et d’autres n’ont pas encore eu le temps de trier et d’emballer les autotests, ce qui signifie que certains devront patienter, peut-être plusieurs jours, avant de pouvoir obtenir le sachet contenant leurs tests de dépistage, sur présentation de leur carte d’assuré. «Peu importe quand le client récupère ses tests, il devra attendre 30 jours pour avoir droit à un nouveau kit. Nous avons conseillé à nos pharmaciens de distribuer des packs de cinq tests, explique Rémi Lafaix, président de PharmaGenève. Si une personne se procure un nombre supérieur à ce qui est prévu, son assurance va lui facturer le surplus.»

Simple à utiliser, mais pas fiable à 100%

A contrario de ce que l’on pourrait penser, les autotests sont faciles d’emploi (voir vidéo ci-dessus). Il suffit d’insérer un coton-tige dans chaque narine, à environ 2-3 centimètres, et de le tourner plusieurs fois en frottant la paroi nasale. Ensuite, le prélèvement doit être dilué dans un petit tube contenant un liquide. Enfin, il faut verser quelques gouttes de cette solution sur une tablette similaire à un test de grossesse. Le résultat est connu en 15 minutes: une ligne apparaît et confirme que le test a bien été fait. Et si une deuxième ligne, même très légère, se dessine, c’est que celui-ci est positif. Dans ce cas, un test PCR devra être effectué en pharmacie ou dans un centre de dépistage pour confirmer, ou infirmer, ce résultat. En attendant l’analyse de ce second prélèvement, il faut rester chez soi. Et, si on a effectivement contracté le Covid-19, il faut alors suivre la procédure habituelle. «La mise en isolement, le traçage, l’éventuelle mise en quarantaine des contacts vont se faire comme nous le faisons aujourd’hui. Rien de nouveau ni de particulier», précise Sonia Arnal, déléguée à la communication du Département vaudois de la santé et de l’action sociale (DSAS).

Pour ceux dont l’autotest est négatif, il faut néanmoins faire preuve de prudence, sachant qu’il est un peu moins précis qu’un dépistage rapide ou PCR. «Aucun test n’est fiable à 100%, on ne peut jamais exclure un faux négatif – donc que le personne soit malgré tout contagieuse – même si là, le risque est faible. Il faut donc continuer à respecter les gestes barrière, exactement comme avant d’avoir fait un autotest», met en garde Sonia Arnal.Le kit pour se tester soi-même.

Responsabilité individuelle

L’usage des autotests ne garantit ni le traçage des cas positifs, ni que les personnes concernées suivent la procédure en vigueur. En dépit de ce risque, la Confédération mise sur ces dispositifs gratuits pour inciter la population à se dépister, notamment lorsqu’on ne présente pas de symptômes. «Jusqu’ici, la population a fait preuve d’un sens des responsabilités certain. Ces autotests gratuits sont attendus, par exemple par des personnes qui veulent aller rendre visite à des parents vulnérables ou parce qu’ils ont un doute sur leur état de santé et veulent le lever avant d’aller travailler ou de rencontrer des amis», complète la déléguée à la communication du DSAS.

Alors que les deux tiers de la population suisse n’ont encore jamais effectué un dépistage au Covid-19, ces autotests sont une nouvelle arme pour endiguer la pandémie. «C’est un outil de plus dans la panoplie de ce qui est à disposition, aux côtés par exemple des autres tests et des gestes barrière, pour limiter la propagation du virus. Si le virus circule moins, on peut, à terme, espérer une levée des restrictions. Mais pour atteindre cet objectif, la vaccination est clairement le moyen le plus efficace et le plus rapide», ajoute Sonia Arnal.

A la charge du Conseil fédéral, le coût de cette campagne de dépistage devrait dépasser le milliard de francs.

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