IDRISSA GANA GUÈYE, RAYONNANT FACE AU BAYERN

 

 

Filet de sécurité d’un PSG sous la pression constante du Bayern de Munich ce mercredi soir, le milieu sénégalais a excellé, au sein d’un match où il a pu faire ce qu’il sait faire de mieux : couper les trajectoires, boucher les trous dans la coque et surtout souffrir en silence, pour finalement avoir le dernier mot.

 

Sur le papier, c’était un match pour lui. Le PSG n’était pas venu à Munich pour dominer le Bayern et enquiller les enchaînements de passes et les combinaisons. Ce mercredi était un jour de combat. De résistance. Un jour où il fallait avoir l’humilité de se résoudre à être dominé, voire asphyxié. Ces jours-là, il vaut mieux avoir des hommes comme Idrissa Gana Gueye dans son équipe. Quand l’air sent le soufre et que la poudre des fusils adverses étouffe la défense parisienne, cette dernière peut toujours dégainer son masque à gaz. Il est sénégalais, mesure 1 mètre 74 et a offert ce soir au PSG les indispensables bouffées d’air frais qui ont permis au club francilien de résister à l’ogre bavarois.

De l’art de souffrir

Il faut dire qu’avec 36% de possession de balle, le club de la capitale n’avait de toute façon d’autre choix que de serrer les dents derrière, en calant ses habituels contres. Le parti pris, minimaliste, a le mérite d’être clair et c’est peut-être justement de certitudes dont Gueye a besoin dans ce type de matchs. Ce mercredi soir, le Sénégalais était à sa place. Ou plutôt dans son rôle. Quand il a fallu galoper en renfort de Diallo, puis de Bakker pour contenir Sané, il était là. Quand il s’est agi de contenir l’influence créative de Müller, il ne s’est pas davantage économisé.

On l’a aussi vu tenir défensivement le milieu, coupant d’innombrables trajectoires, bouchant des solutions de passes, comme être exemplaire d’agressivité pour empêcher les Bavarois de remporter trop de un-contre-un (8 duels, 6 gagnés). Le bonhomme avait toujours une jambe à laisser traîner, un ballon à gratter, un pied à savamment placer pour empêcher l’adversaire de progresser. Résultat ? Souvent cantonné à sa propre surface, le PSG a livré une guerre de position, où son numéro 27 s’est avéré le fantassin le plus zélé et le plus inspiré pour tenir sa tranchée.

Un match pour l’exemple

Alors certes, on aura relativement peu vu le Sénégalais virtuose ou vraiment créatif balle au pied, mais l’essentiel est ailleurs ce soir. Pendant 90 minutes, le PSG a assumé de jouer un football de combat et c’est encore lui qui a le mieux incarné cet esprit de courage, de résilience, face à un adversaire qu’on sait pourtant plus fort, à tous points de vue ou presque. La suite de l’histoire s’écrira le 13 avril et on peut parier que la guerre reprendra sur des bases à peu près identiques. Au Parc des Princes dans une semaine, le PSG va plier et il faudra savoir souffrir pour ne pas rompre. C’est un autre match douloureux, dur, amer et pénible qui s’annonce. Un match où Idrissa Gueye semblera sans doute encore indiqué pour briller.

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