ÉTATS-UNIS: Pékin passe sous silence la victoire chinoise aux Oscars

 

La cérémonie a consacré «Nomadland», de Chloé Zhao, réalisatrice visée par des accusations de déloyauté au régime.

Née à Pékin en 1982, Chloé Zhao est devenue dimanche la première Asiatique (et la deuxième femme) à remporter la statuette suprême aux Oscars pour «Nomadland», film dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. Le road-movie a également décroché l’Oscar du meilleur film et sa comédienne principale, Frances McDormand, a obtenu celui de la meilleure actrice.

En Chine, pourtant, aucun grand média n’a rapporté la nouvelle. Le réseau social Weibo (équivalent de Twitter) a même censuré hier l’ensemble des messages récents contenant le nom de la cinéaste ou de son long métrage. Bizarre, alors que les premiers lauriers de la réalisatrice, notamment aux Golden Globes fin février, lui avaient attiré des éloges dans son pays natal. Mais entre-temps, des propos tenus en 2013 dans la presse US sont revenus à la surface. Chloé Zhao semblait y critiquer son pays d’origine, «où le mensonge est partout», et l’emprise du Parti communiste. Cela a déclenché dans les médias une campagne virulente accusant la réalisatrice, qui vit en Occident depuis l’âge de 14 ans, de «salir son pays». La sortie de son film en Chine a été annulée et la diffusion des Oscars sur les chaînes hongkongaises déprogrammée.

Le triomphe de la réalisatrice était toutefois connu de nombreuses personnes en Chine grâce à l’autre grand réseau social, WeChat. De nombreux messages de félicitations y étaient visibles.

 

(afp/arg)