Pérou: Fujimori brandit une pierre en plein débat présidentiel

 

 

Keiko Fujimori et ses partisans dénoncent en Pedro Castillo un nouvel Hugo Chavez, l’ancien président de gauche vénézuélien, qui mènerait selon eux le pays à la ruine et à la dictature. «Je viens pour proposer un changement», a assuré, en veste blanche, Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori, incarcéré, elle-même poursuivie en justice pour blanchiment d’argent.

L’instituteur syndicaliste Pedro Castillo, en chapeau typique du nord du pays, ne s’est pas laissé démonter par les accusations, lors de ce dernier débat présidentiel. «Je viens les mains propres, je suis un homme de travail, un homme de foi, un homme d’espérance. Ils disent que nous allons vous enlever votre maison, votre propriété, c’est un mensonge», s’est défendu Castillo lors de ce débat organisé à l’Université de la ville andine d’Arequipa, la deuxième du Pérou.

Pedro Castillo propose notamment dans son programme de gauche radicale une série de nationalisations et l’arrêt de certaines importations pour renforcer l’industrie locale. Mais il nie toute idée d’un régime chaviste, et a refusé tout rapprochement avec l’actuel président vénézuélien, le successeur de Chavez Nicolás Maduro.

Castillo en tête dans les sondages.

Plusieurs milliers de personnes avaient manifesté samedi dernier au Pérou contre la candidate de la droite populiste Keiko Fujimori, pour dénoncer le maintien en politique du clan Fujimori.

Pedro Castillo est donné largement en tête dans les sondages. L’instituteur a remporté 18,92% des suffrages contre et 13,40% à Keiko Fujimori, au premier tour de la présidentielle le 11 avril, qui comptait un nombre record de 18 candidats. Castillo est crédité de 42% des intentions de vote, contre 40% à Keiko Fujimori, selon un sondage Ipsos publié dimanche, une semaine avant le scrutin.

Le Pérou, en récession en raison de la pandémie et politiquement instable depuis 2016, aura à faire le choix entre deux candidats situés aux antipodes, entre libre marché et nationalisations. Le nouveau président prendra ses fonctions le 28 juillet, pour remplacer le président par intérim Francisco Sagasti.

(AFP)