Macky Sall en décembre 2019 : «Ces permis à points tant évoqués sont devenus incontournables»

 

 

Déjà lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2013, le Président Macky Sall, réagissant à une série de violents accidents de la route, avait prôné la «tolérance zéro». Mieux, il avait demandé au gouvernement de «hâter le processus de consultation des acteurs pour la mise en œuvre du permis à points». Le 31 décembre 2019, lors du Grand entretien avec la presse, il avait ajouté : «Il faut légiférer, il faut diminuer impérativement les accidents de la route. Et ces permis à points tant évoqués sont devenus incontournables.» En décembre 2013, une collision entre un bus du personnel de la société des Ciments du Sahel et un camion semi-remorque à hauteur du village de Dougar avait fait 4 morts, 23 blessés dont 10 graves. Aminata Touré qui venait de remplacer Abdoul Mbaye à la Primature avait invité le ministre des Infrastructures et des transports, Thierno Alas­sane Sall, à ouvrir des concertations sur le permis à points.

Les délais de Mansour Elimane Kane à Mansour Faye

Mansour Faye qui visitait les travaux du Brt hier a encore été interpellé sur la question du permis à points. «Le permis à points fait partie de cette batterie de mesures qui sera présentée bientôt dans la loi sur le Code de la route pour corser davantage la répression», a dit le ministre des Transports terrestres. Seulement, l’imminence de l’application de cette loi a été promise par ses prédécesseurs. En juin 2017, un autre Mansour, Mansour Elimane Kane, avait affirmé : «Dans 6 mois, le permis à points sera effectif au Sénégal. A partir d’aujourd’hui, personne ne pourra prendre le permis ou la plaque d’une voiture pour la falsifier.» C’était à l’occasion de la signature d’une convention de concessions des permis de transport entre le ministère des Transports terrestres et Gemalto/Face technologies pour un montant de plus de 9 milliards F Cfa. Et depuis, ses suivants n’ont pas fait mieux. En novembre de la même année, Abdoulaye Daouda Diallo qui était à Saint-Louis pour présenter les condoléances du gouvernement et de la Nation aux familles de 25 personnes qui ont trouvé la mort dans une collision entre un mini car et un bus. Accom­pagné de son collègue et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, le ministre des Trans­ports terrestres avait déclaré sans ambages que «le permis à points sera imposé à tout le monde». Puis, en avril 2018, il allait plus loin dans l’Aps : «Nous allons mettre en place des permis à points cette année. Je rappelle qu’ils ne seront pas destinés exclusivement aux transporteurs, mais à tous ceux qui sont détenteurs de permis de conduire.» Il a annoncé un objectif de réduction des accidents de la route de 35% à l’horizon 2020. Et c’est justement en décembre 2020 que Mansour Faye, devenu ministre des Transports, a assuré que «tout le dispositif sur le permis à points en termes de matériel est disponible», mais qu’il «reste seulement la loi sur le Code de la route qui sera soumise à l’Assemblée nationale prochainement». Le directeur des Transports avait encore donné des délais en avril dernier. «Pour lutter plus efficacement contre ces accidents, le dispositif de permis à points sera appliqué sur nos routes dans les prochaines semaines afin d’amener les conducteurs de véhicules à respecter scrupuleusement le Code de la route», avait-il dit. Près de 3 mois se sont écoulés.
L’initiative est populaire en ce que le permis à points est souvent rappelé à chaque fois qu’il y a un cas d’accident, aussi bien par les autorités politiques que par certains acteurs du secteur des transports terrestres. Mais tout porte à croire que les autorités, exécutif et législatif, ne font que perdurer le statu quo. Les négligences et les morts ne ralentissent pas.

 

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