Kédougou / Missirah Sirimana : Un village, chef lieu de commune, coupé du reste monde.

 

 

Existe-t-il encore dans ce pays un village, chef lieu de commune, qui n’est couvert par aucun réseau de quelque opérateur de téléphonie ? La réponse est OUI.

À Missirah Sirimana, commune située dans le département de Saraya, région de Kédougou, pour téléphoner il faut monter sur un arbre, ou s’engouffrer dans la forêt dans l’espoir de capter un réseau. Et pourtant, le chef de l’État Macky Sall, a souvent demandé à son Gouvernement de tout mettre en œuvre pour une couverture intégrale du pays.

Son ministre de l’économie numérique et des télécommunications, M. Yankhoba Diattara, avait pris son bâton de pélerin et fait le tour des opérateurs de téléphonie, pour les inviter au respect de leurs cahiers de charges, mais de surtout veiller au respect de cette directive présidentielle. Mais force est de constater qu’il existe encore beaucoup de choses à faire. Et ce ne sont pas les populations de Missirah Sirimana qui diront le contraire.

Dans cette commune, l’opérateur Orange, puisqu’il n’en existe que lui dans la zone, n’a pas réussi à couvrir le village chef de lieu de commune, centre administratif de zone. Un paradoxe si l’on sait que dans ce monde interconnecté, internet est essentiel. Parlant d’internet, il n’existe qu’un endroit, vers la sortie du village, oú il faut se rendre et où se retrouvent tous les internautes, pour se connecter à internet. Par ailleurs,  et en plus de ne pouvoir satisfaire la population, Orange qui a huit antennes dans la zone, doit 80 millions par an à la commune, qu’elle n’a jamais versés.

Internet à l’école, une utopie.

Le ministre de l’éducation nationale, M. Mamadou Talla, a bien raison de dire que dans le système éducatif d’aujourd’hui, l’on ne peut pas se passer d’internet, “il est devenu un outil incontournable”. Il a, à cet effet, parlé de beaucoup d’initiatives prises par ses services pour la continuité des enseignements apprentissages, surtout en période de Covid-19.

Parmi ces initiatives, il promet internet dans les écoles. Mais quand on vient à Missirah Sirimana et qu’on voit les enseignants accrocher leurs téléphones du haut des fenêtres des classes, pour avoir accès au réseau, l’on comprend dès lors pourquoi tant d’enseignants riaient sous cape, à l’annonce de tel projet. “C’est pour les écoles des villes, mais pas pour nous autres” disaient certains. C’est dire donc, et il est vrai, qu’eux sont laissés en rade.

Et pourtant le président Macky Sall insiste beaucoup trop sur la territorialisation des politiques publiques. C’est même devenu sa tasse de thé préférée. Mais il ferait mieux de s’assurer d’abord qu’aucun citoyen n’est laissé en rade quant à l’accès à internet…

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