Tabaski 2021 : Des pères de famille se rabattent sur les boucs vendus à 75 000 F à cause de la cherté des moutons

 

 

 

 

Sandiara, un des points de vente de moutons les plus connus du pays, est aujourd’hui la destination de beaucoup de chefs de famille, hommes comme femmes à la quête d’un bélier pour la Tabaski, venus d’horizon divers.

Dans cette localité du département de Mbour, située à 20 km de Saly et à 100 Km de Dakar, l’espoir de beaucoup de chefs de famille s’est fondu à cause de la cherté des moutons. C’est même avec le cœur gros que certains ont dû casser leur tirelire pour s’offrir un bélier.

Le vieux Aly Niane qui était venu se payer un bélier a été surpris en train d’en marchander un de petit gabarit. Il a dû payer 70 000 francs pour s’offrir son mouton, après d’âpres négociations. Ce coût élevé des moutons de Tabaski fait que beaucoup de pères et de mères de famille ont jeté leur dévolu sur les boucs.
Ce recours aux boucs à la place des moutons, le vieux Moundor Diop l’a évoqué. ‘’En 3 jours, j’ai pu vendre 15 boucs à des chefs de famille qui disent n’avoir pas les moyens d’acheter un bélier pour la fête’’.

Son voisin, Emmanuel Diamé Sarr, lui aussi, dit craindre, au vu de la situation, une pénurie de boucs. ‘’Beaucoup de chefs de famille se sont payés des boucs. J’en ai vendu, en peu de jours, plusieurs dizaines. La Covid-19 est passée par là. La crise économique nous a beaucoup affecté.

Aujourd’hui, beaucoup de familles sont obligées d’immoler un bouc à la place d’un bélier, faute de moyens. Il y a quelques jours, mon enclos était rempli de boucs et de chèvres. Tout a été écoulé, il ne me reste que ceux-ci’’. Le doigt pointé vers 3 boucs qui, dit-il, ne valent pas moins de 70 000 F, l’unité.

Une situation constatée par Dakaractu Mbour qui a été sur le site situé sur la Route nationale N1. Lieu qui abrite le marché hebdomadaire (Louma) du samedi, le plus grand du département. Sur place, il faut relever que les prévisions des éleveurs/vendeurs et des revendeurs ne laissent pas de place à l’espoir. Mais ces prévisions sont mitigées.

Pour preuve, à moins de 72 heures de la Tabaski, des revendeurs venus de Dakar et qui font le tour des loumas, du Sénégal, pour s’approvisionner en moutons ont tenté de rassurer les chefs de famille.

Pape Moussa Ndiaye, rencontré à Sandiara est lui confiant quant à la disponibilité suffisante de moutons. ‘’Ce que j’ai vu dans les localités que j’ai visitées est rassurant. Je puis assurer que tous ceux qui souhaiteraient se payer un bélier pourront en avoir. Quand les troupeaux de moutons seront déployés, il y en aura quasiment pour toutes les bourses’’.

L’inaccessibilité du mouton, cette année marquée encore par les méfaits de la Covid-19, réside selon Latyr Lèye, dans la cherté de l’aliment de bétail. Une cherté que déplore également Moustapha Gningue, un éleveur/vendeur…

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