Amérique latine: Pedro Castillo n’importera pas de «modèle» étranger au Pérou

 

 

Le président élu du Pérou, Pedro Castillo, a exclu vendredi toute velléité de copier des «modèles» étrangers, insistant sur le fait qu’il n’était ni «chaviste», ni «communiste».

«Nous allons concevoir un véritable modèle péruvien (…) en respectant le cadre institutionnel», a déclaré l’ancien instituteur et syndicaliste, peu après avoir reçu ses «lettres de créances» du Jury national des élections (JNE). «Je rejette catégoriquement l’idée que nous allons importer des modèles d’autres pays. Nous ne sommes pas des chavistes (du nom de l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez, ndlr), nous ne sommes pas des communistes, nous ne sommes pas des extrémistes, encore moins des terroristes», a ajouté le nouveau président, représentant de la gauche radicale péruvienne.

Pedro Castillo a été proclamé lundi vainqueur de l’élection présidentielle par l’autorité électorale, plus d’un mois après le scrutin du deuxième tour du 6 juin qui l’opposait à la candidate de la droite populiste Keiko Fujimori.

Défi

Peu avant l’annonce du résultat définitif, la fille de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000) a reconnu sa défaite. Elle avait dénoncé jusque-là des «fraudes» et multiplié les recours, demandant l’invalidation de plusieurs dizaines de milliers de voix.

«J’appelle à l’unité la plus large de tous les partis politiques, de tous les syndicats, de tous les enseignants du Pérou, des organisations syndicales et populaires du pays, de toutes les communautés autochtones, des peuples indigènes», a déclaré Pedro Castillo, coiffé d’un chapeau blanc typique de sa province natale de Cajamarca (nord).

La capacité à gouverner représente un défi pour Pedro Castillo, après une campagne électorale polarisée et un quinquennat passé marqué par une forte instabilité institutionnelle. Âgé de 51 ans, le nouveau président prendra ses fonctions le 28 juillet, jour de l’expiration du mandat du président intérimaire Francisco Sagasti, nommé après une énième crise institutionnelle qui avait vu le pays avoir pas moins de trois présidents en une semaine.

(AFP)