Fonds Covid : Le Général François Ndiaye épingle un ministère pour usage indu.

 

 

Le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (Force Covid-19) a été utilisé de manière efficiente sur certains aspects. Mais, relève le Général François Ndiaye, président du Comité de suivi, “il y a un ministère qui a distribué des denrées alimentaires à son personnel alors qu’il n’en avait pas le droit”.

Le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (Force Covid-19) n’a pas été bénéfique que pour les personnes impactées. C’est la principale information du rapport que le Comité de suivi de la mise des opérations du Force Covid-19 a publié.

“Sur l’efficience des dépenses, on a fait des observations par rapport à la pertinence de certaines dépenses qui, de l’avis du Comité, n’étaient en cohérence ou en conformité avec les objectifs du Fonds. Il y a des dépenses qui n’étaient pas liées à la lutte contre le Covid-19. Il y a un ministère qui a distribué des denrées alimentaires à son personnel, alors qu’ils n’en avaient pas le droit”,  a déclaré hier le Général François Ndiaye, lors de la visioconférence de présentation dudit rapport.

Le président du Comité de suivi n’a pas donné plus de détails sur ce ministère. “Globalement, les dépenses liées au Fonds Force Covid-19 ont été faites dans les règles de l’art ; autrement dit, en conformité avec les règles budgétaires et comptables”, a précisé l’officier général. Avant de préciser :”Sur l’aide alimentaire, on nous disait que le montant était de 69 milliards de francs Cfa. A l’arrivée, il y a eu moins de montant dépensé par rapport au 69 milliards. Ce n’est pas le ministère du Dévelop­pement communautaire qui a fait les décaissements, c’était celui des Finances.”

Aide alimentaire

Le rapport du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Covid-19 renseigne que “97 milliards 226 millions 486 mille 699 francs Cfa ont été payés sur un montant alloué de 103 milliards de francs Cfa, soit un taux d’exécution de 94,39%”.

L’aide octroyée à la diaspora sénégalaise en fait partie. Sur ce montant, “64 milliards 192 millions 283 mille 892 Cfa ont été engagés et payés pour l’aide alimentaire qui avait ciblé un million de ménages répartis comme suit : 558 mille 045 ménages du Registre national unique (Rnu), 411 mille 955 ménages par le biais d’un ciblage communautaire et 100 mille autres ménages bénéficiaires ajoutés par Macky Sall. Au total, ce sont 1 million 100 mille ménages qui ont bénéficié du programme d’assistance alimentaire. Les opérations de ciblage, du transport secondaire ainsi que celles de la distribution ont mobilisé 5 000 personnes. Cette opération d’acquisition de denrées alimentaires a concerné 110 millions de kg de riz“, mentionne le rapport.

Le transport a coûté 2 milliards 118 millions 972 mille 127,75 francs Cfa. Et sur les 69 milliards de budget prévisionnel, seuls 64 milliards 150 millions 834 mille 604 de francs Cfa ont été dépensés, soit un solde de 4 milliards 849 millions 165 mille 396 francs.
Le comité a observé “la faiblesse du nombre d’entreprises attributaires par rapport aux soumissionnaires, notamment pour le riz (4/30), l’incompréhension et l’interrogation sur les Tdr des vérificateurs, l’absence d’enquête préalable pour déterminer les besoins réels spécifiques à chaque région”.

Par conséquent, il est recommandé d’assurer “la transparence et le respect des procédures, notamment en matière de passation des marchés, quel que soit le contexte (état d’urgence), le respect des dispositions légales ou réglementaires en matière de contrats administratifs, quel que soit le contexte”.

112,317 milliards de dépenses sanitaires

Initialement, les prévisions budgétaires pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte dans le secteur de la santé étaient de 64,4 milliards de francs Cfa. Avec l’évolution de la pandémie, elles ont évolué pour atteindre 77,8 milliards de francs, puis 112,317 milliards de francs Cfa à la date du 31 mars 2021, soit un taux d’exécution de 135,18%, lit-on dans le document.

Dr El Hadji Ibrahima Mbow, qui a dirigé le sous-comité du système sanitaire, explique cette hausse du budget par des doubles achats. En effet, le retard occasionné sur la livraison de certains produits ont poussé les autorités en acheter, alors qu’une commande a été lancée. Ainsi, pour un système de santé plus résilient, le Comité recommande de “combler les gaps en termes de surveillance, de détection et de prise en charge, redéfinir l’organisation des structures de santé et renforcer les capacités de prise en charge des infections respiratoires graves (réanimation) tant en équipements qu’en formation de personnels qualifiés, initier des réformes pour trouver des solutions à la faiblesse du plateau technique et préserver les équipements acquis pendant la pandémie, achever les travaux de construction du Centre d’excellence en génomique appliquée à la santé (Cegas) pour booster la recherche sur les maladies émergentes”.

Avec LeQuotidien