La Grèce a achevé vendredi la construction d’un mur d’acier de 40 kilomètres le long de la frontière avec la Turquie, avec l’installation d’un système de surveillance. Selon le «Guardian», l’objectif serait d’«empêcher d’éventuels demandeurs d’asile de tenter de rejoindre l’Europe après la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans».
La prise de Kaboul par les miliciens islamistes a en effet suscité en Europe la crainte d’une crise migratoire «similaire à celle de 2015». Lors d’une visite dans la région d’Evros, au nord-est de la Grèce, où se dresse le mur, le ministre grec Michalis Chrisochoidis a ainsi déclaré que son pays avait pris des mesures «pour empêcher une répétition des scènes d’il y a six ans»: «Nous ne pouvons pas attendre passivement l’impact éventuel de la crise en Afghanistan […] Nos frontières resteront sûres et inviolables.»
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’était entretenu vendredi avec le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis au sujet de l’Afghanistan. Dans une interview télévisée la veille, Erdogan avait exhorté l’Union européenne à aider les réfugiés du pays. «Si une période de transition ne peut pas être établie en Afghanistan, la pression sur la migration, qui a déjà atteint des niveaux élevés, augmentera encore plus et cette situation constituera un sérieux défi», a -t-il déclaré. Samedi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré les États membres de l’UE du soutien financier de l’Europe s’ils accueillent des réfugiés afghans.
Des milliers d’Afghans tentent de quitter le pays, depuis que les talibans ont achevé une prise de pouvoir incroyablement rapide et ont mis fin à deux décennies d’engagement américain dans le pays. Des foules d’habitants désespérés se sont rassemblés à l’aéroport de Kaboul à la recherche d’une place sur les vols militaires occidentaux. Ceux qui ne peuvent pas partir sont confrontés à un retour d’un régime taliban répressif.
