[Feuilles d’hivernage] Kamobeul : les eaux prodigieuses d’un bolong

 

 

Il y a des territoires bénis par le Tout Puissant. Le village de Kamobeul, dans la commune d’Enampore, en fait partie. Dans cette localité du département de Ziguinchor, se trouve un bolong qui permet à de nombreuses familles de vivre et de combattre le chômage des jeunes.

Par Gaustin DIATTA (Correspondant)

ZIGUINCHOR- Dans les lagunes tropicales, les rives de Kamobeul. Des rivières de plus de deux kilomètres. Elles s’étendent des dernières habitations jusqu’à la route principale et latéritique qui mène à Enampore, Séléki, Etama et Bandial. Derrière ces rizières, une forêt de palétuviers jouxtant un embarcadère de fortune à partir duquel nous découvrons un immense fleuve. C’est le bolong de Kamobeul. Très propre, il s’étend jusqu’à Niambalang, dans le département d’Oussouye, traverse les villages de Séléki et Eloubaline, puis se prolonge jusqu’à Djiramaite. Au Sud, il est limité par la commune de Nyassia. Bienvenue dans ce paradis caché dans la commune d’Enampore où se développe depuis des années une activité phare : la pêche à la crevette.

Ce jeudi 19 août, vers les coups de 12 heures, en compagnie du pêcheur Nestor Bassène et de son piroguier, Adjite Bassène, nous embarquons vers une destination inconnue. À bord d’une pirogue motorisée, nous faisons le tour du bolong. Un voyage riche en expérience et au cours duquel nous découvrons un paysage admirable. Pendant cette excursion, nous avons été surpris par une longue et forte pluie. Heureusement que la mer n’était pas agitée. En cette matinée du jeudi, pas l’ombre d’un seul pêcheur. Çà et là, en pleine mer, nous apercevons de petites pirogues avec des filets sous les eaux et des bâtons accrochés sur les rebords. C’est la technique de pêche à la crevette la mieux connue et utilisée. Une pêche pratiquée la nuit dans le bolong et qui permet de nourrir des centaines de familles. Lui-même pêcheur, ce natif d’Eloubaline connait bien ce cours d’eau. Il nous explique les merveilles que leur offre ce paradis bien entretenu. Car, dit-il, en une seule journée et si la pêche est bonne, il peut obtenir 20 kg de crevettes. Et le kilo est vendu à 1000 ou 1500 FCfa, tout dépendant de la qualité du produit. « Dans le Kamobeul bolong, la pêche la plus pratiquée est celle à la crevette. Celle-ci démarre dès la deuxième quinzaine du mois d’août jusqu’au mois d’avril. Cette année, nous avons accusé un retard. Mais, nous sommes de plain-pied dans cette activité qui nous permet d’avoir beaucoup d’argent. Parce que quand nous attrapons de grosses crevettes, nous vendons le kilo à 1500 FCfa. C’est une activité tellement rentable. Grâce au Kamobeul bolong, nous entretenons nos familles sans aucune difficulté. Je puis vous assurer que ce sont des centaines, voire des milliers, de familles qui vivent de cette activité », certifie Nestor Bassène, rappelant que le produit est écoulé à Ziguinchor, Oussouye ou au Cap Skirring.

Un contre-chômage des jeunes

Le Kamobeul bolong polarise trois communes, notamment Enampore, Nyassia et Oukout, toues du département d’Oussouye. Ici, relate M. Bassène, beaucoup de jeunes dont les villages se trouvent sur la rive du Kamobeul bolong pratiquent la pêche à la crevette afin de pouvoir se prendre en charge et subvenir aux besoins de leurs familles. Aussi, précise-t-il, si dans ces localités l’épineuse question du chômage des jeunes n’est pas trop ressentie, c’est en grande partie grâce à ce cours d’eau. Poursuivant, il trouve inconcevable qu’un jeune de ces communes reste les bras croisés et attend que l’État du Sénégal puisse lui offrir un emploi. De l’emploi, souligne-t-il, il y en a dans le Kamobeul bolong. De l’avis de Nestor Bassène, tout jeune qui abandonne les études doit s’investir dans cette activité afin de pouvoir gérer plus tard ses propres affaires. « On ne peut être né dans un village non loin du Kamobeul bolong et dire qu’on n’a pas d’emploi. C’est impensable, utopique même. Ce cours d’eau nous aide à combattre le chômage des jeunes. Moi, je vis de cette activité. J’ai de l’argent et fait tout mon possible pour ne pas investir à perte », soutient-il. De plus, s’empresse-t-il d’ajouter, si un jeune ne veut pas pratiquer la pêche à la crevette dans le Kamobeul bolong, il peut s’activer dans la pêche aux gros poissons ou accepter tout simplement d’exercer le métier de mareyeur. « Avec ça, il peut gagner beaucoup d’argent. Donc, pour moi, il n’y a pas de chômage dans ces villages qui longent le Kamobeul bolong. Celui qui veut chômer, c’est parce qu’il a choisi de ne pas travailler », martèle-t-il. Conscient que tout jeune peut obtenir un avenir radieux dans ce bolong, Nestor Bassène invite les jeunes à cultiver davantage l’amour du travail.

Une source de sécurité alimentaire

Outre les crevettes, les gros poissons sont également pêchés dans les eaux du Kamobeul bolong. Pour les attraper, les pêcheurs utilisent les filets dormants. Le kilo de ce produit est vendu à 2000 ou 2500 FCfa. Un seul poisson peut peser jusqu’à 6,5 kilogrammes. Ici aussi, la pêche des mulets, des carpes et des « kon » est également pratiquée. Selon le pêcheur Nestor Bassène, si des centaines de familles mangent encore à leur faim dans son village d’Eloubaline, c’est grâce au Kamobeul bolong. « Ce ne sont pas les rizières qui nous retiennent là-bas. La langue salée est en train de nous arracher nos terres. N’eut été le Kamobeul bolong, nous allions mourir de faim. Dieu fait bien les choses. Ce bolong est d’une importance capitale pour nous », insiste-t-il. Il y a quelques décennies, des Halpulaars venus du nord du pays étaient les seuls maîtres de la pêche à la crevette. Ils vendaient le kilo à 200 FCfa. Aujourd’hui, ceux-là qui campaient au pont de Niambalang, à Kamobeul et à Kaléane (Nyassia) sont tous partis, laissant cette richesse entre les mains des fils des différentes communes de la zone. Une richesse synonyme de sécurité alimentaire que les uns et les autres entendent protéger, afin que les générations futures puissent en tirer profit.

PONT DE DIOULOULOU

Le poisson d’eau douce aux autochtones, le poisson de mer aux passagers

À l’autre bout du pont de Diouloulou, un groupe de femmes commercialise du poisson de mer venant du quai de pêche de Kafountine à environ 7 km de là. Devant la réticence des autochtones qui préfèrent le poisson d’eau douce frais, elles proposent leur produit aux passagers des véhicules qui passent par là.  

 

Jonas Souloubany BASSÈNE (Correspondant)

 

BIGNONA – Au milieu de barques reliées par des cordes contre des piquets érigés sur le rivage de la rivière, Mamadou Diawara arrange ses filets dans sa vieille pirogue que lui a achetée un de ses beaux-parents, il y a quelques années. Une odeur pestilentielle se dégage des eaux avec l’effet du vent. Elle a la puanteur de celle des égouts. Mais, le sexagénaire semble s’y habituer. « Je travaille ici depuis maintenant 25 ans », s’empresse-t-il de dire. Joal, Ndagane Sambou, Bettenty… toutes ces zones de pêche, le vieux Diawara les connaît bien. Avec le poids de l’âge, il est venu s’installer définitivement à Diouloulou, ville natale de son épouse, pour y pratiquer la pêche aux carpes dans les eaux de Kabiline, de Thiobon, de Thionck Essyl.

Les passants, principaux clients

Les carpes sont la préférence des autochtones qui, à la moindre rumeur d’un retour de pirogue de la pêche, se ruent avec des bassines et autres récipients vers la rive, au détriment des vendeuses de poisson installées à côté du pont. « Ils sont habitués au poisson d’eau douce. Les autochtones n’aiment pas le poisson congelé », fulmine Fatou Diallo. « Alors si tu leur proposes du poisson, tu risques de voir tes produits pourrir ici », ajoute-t-elle. La tête voilée, Fatou s’empresse de révéler le prix par kilogramme dès que les pandores immobilisent un véhicule pour les contrôles d’usages. « Ce sont eux nos clients, ils descendent quand le véhicule s’arrête pour acheter du poisson. Ils ne marchandent pas ». Aussitôt qu’elle finit de s’adresser à nous, un homme arrive en courant. « Fais vite avant que le chauffeur ne démarre le véhicule ! », presse l’individu. « Je veux une valeur de 50 dalasi (500 FCfa le change du jour), une équivalence d’un demi-kilogramme de poisson ». Un autre, Abdoulaye Ségua Diédhiou, un habitué des lieux, se dirige tranquillement vers l’étal de Fatou Diallo. « Je veux du bon poisson pour préparer du thiebou dieune », s’amuse-t-il.

Les cheveux défrisés, ce puisatier de la Caritas n’hésite pas sur le prix. « 1500 FCfa le kilogramme, c’est compréhensible, puis que les pêcheurs ne sont pas encore revenus de la fête de Tabaski », apprécie-t-il. Il observe les branchies de quelques poissons et choisit enfin un tas, l’équivalence d’un kg. « Si le commerce tient encore debout, c’est grâce aux passants et aux populations de Kataba1, Koubanac, Katack, Darsalamé, Touba Trankil…des villages environnants », confie Ami Sagna, le teint clair, son bébé entre les bras.

Les autorités de la commune de Diouloulou sont intervenues quelques mois plus tôt pour les déguerpir et les recaser ensuite dans le marché situé loin de la route nationale. Mais devant l’absence de clients, certaines parmi ces vendeuses sont en faillite, les plus téméraires comme Fatou Diallo et Ami Sagna sont revenues à leur place habituelle où elles continuent de profiter de la bourse des voyageurs.

À Diouloulou, cette activité est une vieille tradition. La famille Thior, des « Sérères Niominka », arrivée dans cette ville il y a plus de cent ans, en serait la pionnière. Aujourd’hui, une forte communauté malienne s’est installée dans la zone. La pêche constitue leur quotidien. Selon des rumeurs, ces derniers déploieraient des artifices mystiques pour effectuer des prises abondantes. « Nous avons un pouvoir mystique ; si nous l’utilisons, jusqu’à 12 km, on hypnotise tous les poissons », confie Adama Traoré, 37 ans. Naturalisé sénégalais depuis 2006, ce ressortissant de Kayes observe les hommes et les femmes venus acheter des carpes auprès d’une pirogue malienne, à quelque pas de la source d’Oumar Foutiyou Tall. « Vous savez, la mer trahit tout le temps », souffle-il. « C’est pourquoi il faut prendre des dispositions mystiques parce que les poissons ne sont pas les seuls êtres vivant dans les eaux », dit-il. « Tous les deux ans, la rivière prend des vies », révèle un homme, la chevelure poivre-sel, préférant parler sous anonymat. Il fait allusion aux différents accidents par noyade qui se sont produits dans cette rivière. « Le dernier cas est une fillette, elle devait avoir 7 ans », poursuit-il. Les pêcheurs s’organisent parfois pour effectuer des offrandes et conjurer le mauvais sort. C’est aussi une meilleure manière « de protéger notre espace de travail », affirme Mamadou Diawara.

LAISSEZ-PASSER 

Exhumer les jeux traditionnels

Par Cheikh Aliou AMATH

Les jeux traditionnels sont effacés de notre mémoire. Peu de jeunes gens sont, aujourd’hui, capables d’en citer cinq. Seuls les sexagénaires peuvent en énumérer quelques-uns qu’ils ont pratiqués dans leur jeunesse. Les trois mots latins « Citius, Altius, Fortius », encadrant les jeux dits modernes et appelant à aller « Plus vite, plus haut et plus fort », sont étroits par rapport aux considérables « Ca Kow, Ca Kanam, Ca Jom ja, Ca Mugn ga, Ca Njambaar ga, etc. », ces vocables entourant les jeux traditionnels et célébrant le culte de l’effort permanent.

Dans nos campagnes, où les traditions sont jalousement gardées, les jeux bien de chez nous ont y presque disparu, laissant la place au football que les gamins du patelin le plus reculé pratiquent. Pourtant nos jeux traditionnels qui sont, pour la plupart, des sports collectifs, avec parfois un aspect mixte, vont bien aux enfants des deux sexes qui peuvent s’adonner aux « Kabati Kabati Yada », « Kuppe », « Garga Tombé », « Kool », « Dialbi Dialan », « Koti Koti Yolli Yolli », etc. Les adultes- hommes et femmes- ne sont plus au « Yooté » et « Wuré », ces jeux de l’esprit.

On nous apprend qu’un collectif de pédagogues du Centre national d’éducation populaire et sportive (Cneps) de Thiès a pu recenser 300 jeux locaux, dont les 70 ont fait l’objet d’une brochure éditée. La codification et la (ré) introduction, dans nos villes et villages, des jeux d’enfants et d’adolescents que pratiquaient nos pères et mères marqueraient leur exhumation. Véritables moyens pour se maintenir dans une bonne condition physique, cultiver l’effort permanent, se draper de tolérance et d’humilité, les jeux traditionnels permettaient aussi d’acquérir le courage, voire le cran, l’assurance, le sens communautaire, l’esprit d’équipe et la subtilité. D’où viennent cette souplesse et cette agilité que les autres races nous envient ? Voilà un sujet de Doctorat en éducation physique et sportive !

FATOU DIATTA, RESTAURATRICE

La marmite et la passoire pour nourrir toute une famille

Si l’être humain devait choisir deux religions dans sa vie, la cuisine serait la deuxième option de Fatou Diatta. Âgée de 35 ans, la jeune dame adore faire à manger. Pour elle, la cuisine est un art. Un art sur lequel elle s’appuie pour prendre en charge toute sa famille.

 

ZIGUINCHOR – Entre Fatou Diatta et la cuisine, c’est une histoire d’amour qui date depuis son tendre enfance passée au quartier Colobane, en périphérie de la ville de Ziguinchor. Toute petite, avec ses amies, elle a appris à cuisiner. Elles cueillaient des feuilles et les transformaient en « bissap », du nom de cet élément nourrissant très prisé des populations du sud du pays. Cette simulation gastronomique a réveillé en elle un sentiment profond : l’amour de la cuisine. Depuis lors, elle ne lui a jamais tourné le dos. Très tôt, elle a voulu aider sa maman. Face aux vicissitudes de la vie, elle décida de se lancer dans la vente de poissons. Très jeune et sous le chaud soleil, elle faisait le tour de quelques quartiers de la commune de Ziguinchor pour écouler son produit afin de pouvoir aider ses parents à subvenir aux besoins de la famille. Une expérience qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. « Je n’oublierai jamais cela. J’ai vécu des moments très difficiles. Mais, j’avais toujours la force de me relever », se souvient-elle, la tristesse dans les yeux.

La vie rime avec patience. Et Fatou Diatta l’a bien compris. En 2010, alors qu’elle exerçait toujours son métier au quotidien, elle rencontra feu Mamadou Papo Mané, un homme « de bien et au bon cœur » qui va apporter un nouveau souffle à sa vie. C’est l’homme des médias, correspondant de Walfadjri à Ziguinchor, qui va convaincre la jeune dame de mettre une croix sur la vente de poissons pour se lancer dans la restauration. Un conseil qu’elle suivra volontiers. À la recherche de plus d’autonomie, elle a d’abord débuté ce métier à la Maison de la presse, sise au cœur du quartier Escale, non loin de la gouvernance. Elle préparait à manger pour l’ensemble des journalistes qui s’y massaient pour faire leur travail.

 

Une philosophie adossée au travail

 

Au fil du temps, son lieu de travail a été fermé. Mais, ce soutien de famille essayait par tous les moyens de fortifier son business parce qu’à la maison les charges devenaient de plus en plus nombreuses. Dans la demeure des Diatta, c’est elle qui s’occupe des factures d’électricité et d’eau, ainsi que de la dépense quotidienne. Aujourd’hui, celle qui s’occupe seule de sa famille depuis huit ans tient son restaurant dans un endroit plus huppé. Sa clientèle est diversifiée (journalistes, avocats, greffiers, inspecteurs de l’éducation et du travail, médecins, etc.). Avec ses recettes, elle parvient à prendre en charge son fils (inscription, mensualité, fournitures scolaires, etc.), sa maman, ses deux petits frères et ses huit sœurs. Âgée de 35 ans, Fatou Diatta est une self-made-woman qui aspire à aller de l’avant. Elle travaille de 7 heures à 20 heures. Dans son métier de restauratrice, elle rencontre parfois quelques difficultés. En revanche, pour rien au monde, Fatou ne compte baisser les bras. Au contraire, dit-elle, il faut « travailler, encore travailler, toujours travailler et beaucoup travailler ». Elle entend appliquer à la lettre cette célèbre assertion de l’ancien Président Abdoulaye Wade. Parce qu’un jour, un nouveau jour va se lever à l’est de Colobane et Fatou Diatta va davantage bien s’occuper de toutes ses personnes qui comptent et croient elle.

Gaustin DIATTA (Correspondant)

DRÔLE D’HISTOIRE

Moselle : Un client laisse 5800 euros en liquide avec son linge au pressing

Le propriétaire, un homme âgé, n’aurait toujours pas récupéré son pactole confié à la Police.

Un bruit inhabituel. Sourd. Vendredi 3 septembre, une machine à laver du pressing « Press Net », à Yutz (Moselle), a dû être arrêtée d’urgence. Des objets provoquaient de nombreux chocs dans le tambour. « On a d’abord trouvé trois couteaux, puis des briquets qui étaient cassés », relate à 20 Minutes une employée. Le plus surprenant, révélé par Le Républicain Lorrain, était à venir : une sacoche avec à l’intérieur des papiers et… 5800 euros en liquide !

« On ne pouvait pas s’en douter avant, car avec la Covid, on avait mis les chemises directement à laver. Ça venait d’un client habitué, un monsieur de plus de 70 ans », poursuit la salariée qui n’avait évidemment jamais vu ça.

Avec son patron, elle a ensuite fait sécher les coupures de 100 et 200 euros, « car sinon ça colle », avant de prévenir le propriétaire du pactole et la Police. Le premier a récupéré son linge et la pochette, la deuxième a saisi l’argent. Qui serait toujours au Commissariat. « Le monsieur dit que ce n’est pas à lui, il ne veut pas d’histoire ».

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CITATION DU JOUR

« On ne construit pas le bonheur sur les ruines d’une longue misère ».

Hervé Bazin/ lesoleil.sn /