Patrimoine: Une collectionneuse française restitue une stèle maya au Guatemala

 

Le fragment d’une stèle maya datant du VIIIe siècle et ayant échappé de peu à une vente aux enchères a été remis lundi à Paris par une collectionneuse française au Guatemala, son pays d’origine. Une cérémonie avait été organisée pour l’occasion au siège de l’Unesco, qui a fait office de médiateur entre la propriétaire, la France et le Guatemala, deux pays signataires de la convention de 1970 sur l’interdiction de l’importation, l’exportation et le transport illicites de biens culturels.

En 2019, lors de la vente d’une centaine de pièces, issues en grande partie de la collection privée de Manichak et Jean Aurance, le Guatemala avait assuré qu’un fragment de stèle provenait de Piedras Negras, un célèbre site archéologique maya ayant été pillé. Ladite stèle avait été photographiée in situ par des archéologues à la fin du XIXe siècle, prouvant ainsi son origine.

Mme Aurance, propriétaire de la pièce, avait alors décidé de retirer l’objet de la vente et d’entamer des négociations avec le pays. Lundi, la collectionneuse a expliqué avoir acheté la pièce dans les années 1960, avec son mari, décédé depuis, chez un antiquaire de Paris. Elle assure qu’ils «ignorai[en]t totalement» que l’œuvre avait été pillée. «Mon vœu le plus cher est que le fragment rejoigne le reste de la fresque», a-t-elle déclaré.

La pièce a été remise à l’ambassadeur du Guatemala en France, Francisco R.Gross Hernández, qui s’est réjoui de récupérer un objet «qui nous en dit plus sur ce qui s’est passé il y a 1300 ans sur notre terre». Il a remercié l’Unesco pour son rôle, mais a appelé les pays et l’institution à en faire plus, expliquant à l’AFP que seulement 5% environ des œuvres réclamées par le pays lui ont été restituées.

Le fragment de stèle représente l’un des rois de la dernière dynastie maya. Il constitue «non seulement une œuvre maîtresse de la sculpture» mais «aussi et surtout un formidable document historique», a rappelé Dominique Michelet, archéologue mayaniste. Il va maintenant rejoindre les collections du musée d’archéologie du Guatemala.

(AFP)