Plaidoyer pour des stratégies de lutte contre le tabac plus centrées sur les solutions

 

Des acteurs de la lutte contre le tabac pour l’adoption, en Afrique, de nouvelles stratégies plus centrées sur des solutions à proposer aux décideurs publics et aux populations et non pas seulement sur l’industrie du tabac, comme c’est souvent le cas.

Cette position a été exprimée par plusieurs panélistes participant mardi à la première conférence africaine sur le tabac.

’’Nous nous sommes toujours focalisés sur le problème et non sur la solution en parlant plus de l’industrie du tabac, alors qu’aujourd’hui il s’agit de trouver des solutions, en mettant plus l’accent sur ce que peuvent faire les décideurs publics’’, a expliqué le représentant du Centre de contrôle et de prévention des maladies en Afrique (CDC), à l’ouverture de cette conférence virtuelle.

Le Dr Ahmed Ogwell Oma a insisté sur la nécessité pour les acteurs de la lutte contre le tabac de “mettre les solutions possibles sur la table et d’engager les décideurs dans ce sens au lieu de toujours parler de l’industrie du tabac”.

“Les populations et les décideurs doivent être au centre du débat. C’est cela qui va nous donner de l’avance dans la santé publique, puisque le tabac affecte le développement”, a-t-il souligné.

Pour Dr Oma, il est temps de revoir les stratégies mises en place pour la lutte contre le tabac en Afrique, “au fur et à mesure que les choses changent en harmonisant nos politiques dans la région”.

Il a aussi suggéré d’”essayer d’avoir de meilleures pratiques pour permettre aux pays de travailler ensemble pour une Afrique sans tabac”.

Dans la recherche de solutions, il faut également avoir au niveau du continent “des travailleurs qualifiés, des experts pour aller vers les communautés, les décideurs, le secteur privé et pour assurer la coordination au niveau continental”, a-t-il conseillé.

Dans le cadre des perspectives ouvertes pour la lutte anti-tabac, Dr William Maina, de l’Organisation mondiale de la santé Afrique (OMS AFRO), souligne la nécessité, pour “plus de coordination, de coopération et de collaboration, d’avoir des instruments spécifiques au niveau du continent”.

“Il faut engager l’Union africaine de sorte à avoir un instrument pour guider la mise en œuvre des politiques sur le continent en matière de lutte anti-tabac”, a-t-il préconisé. Il rappelle que “le continent a été divisé en régions, alors qu’on a besoin d’accords pour faciliter la mise en œuvre”.

Selon Dr Maina, il s’agit, par ce biais, “d’voir des institutions continentales qui vont conduire l’agenda dans le programme de la lutte contre le tabac”.

“Nous devons partager la bonne information régulièrement avec le public, surtout mieux impliquer la jeunesse qui doit s’approprier et porter les messages de santé publique”, a-t-il souligné.

Pour les panélistes, “les réponses apportées à la lutte contre la Covid-19 durant les derniers 18 mois peuvent être appliquées à la lutte contre le tabac, notamment en termes de messages et de sensibilisation”.

La session inaugurale était axée sur le thème : “Le paysage de la lutte antitabac en Afrique : Où avons-nous été ? Où en sommes-nous maintenant ? Et où allons-nous maintenant”.

La conférence vise à soutenir les initiatives nationales et régionales de lutte antitabac et à contribuer à la diminution de la prévalence du tabagisme et de l’exposition à la fumée de tabac afin de réduire la charge de morbidité et de mortalité due au tabac.

Le thème : “Une Afrique sans tabac : Un appel urgent à l’action commune”, devrait permettre aux participants d’harmoniser et de promouvoir l’apprentissage croisé et le partage de la recherche et des pratiques.

APS