Explosion à Liverpool: de nouvelles informations sur l’auteur présumé de l’attentat

 

 

Le Royaume-Uni en sait un peu plus sur le terroriste présumé responsable de l’explosion d’une bombe artisanale il y a deux jours. Le chauffeur du taxi dans lequel il était monté l’aurait empêché de sortir de la voiture. Et c’est ainsi que la bombe aurait explosé dans le taxi. Le suspect est le seul à avoir péri. Son identité a été révélée lundi 15 novembre.

Emad al-Swealmeen, 32 ans, s’était converti au christianisme il y a quatre ans. Il avait vécu quelques mois chez une famille de chrétiens de Liverpool, rapporte notre correspondant à Londres, Marie Boëda.

Sur la chaîne ITV News, Elizabeth et Malcom Hitchcott se disent « abasourdis » par les circonstances vraisemblables de sa mort. « Rien ne laissait présager » un tel geste, selon ce couple de retraités, qui relate que le jeune homme se faisait aussi appeler Enzo Almeni.

« Il était très calme (…) J’avais l’habitude de prier chaque jour une demi-heure au salon avec lui. Je ne pense pas qu’il simulait sa foi », surenchérit M. Hitchcott auprès du Telegraph, tandis que la police pense qu’e l’individu a fabriqué sa bombe.

Les origines de ce demandeur d’asile débouté ne sont pas encore connues. On ne sait pas quand il est arrivé sur le territoire du Royaume-Uni.

Selon des médias britanniques, Emad al-Swealmeen est un réfugié du Proche-Orient se présentant comme Syrien, qui n’était pas connu des services de renseignement. Selon M. Hitchcott, les services compétents doutaient de sa nationalité et c’est pourquoi sa demande d’asile a été rejetée.

The Sun avance qu’al-Swealmeen serait Jordanien, et la police antiterroriste, ajoute le journal, pense que les refus répétés opposés à sa demande d’asile et ses problèmes psychologiques ont pu être des causes le poussant à l’acte.

La police considère du moins que ses problèmes de santé mentale sont « un axe d’enquête essentiel ». Il n’a aucun lien avéré avec un groupe terroriste. En revanche, il y a sept ans, il avait été arrêté en possession d’un couteau et interné pendant six mois.

Au moment de l’explosion, dimanche 14 novembre, le taxi se trouvait devant la maternité de la ville. Mais selon une source du Daily Mail, ce n’était peut-être pas la première cible.

L’hôpital est à quelques minutes de la cathédrale de Liverpool, où al-Swealmeen a été baptisé. Des commémorations d’anciens combattants avaient lieu devant l’hôpital au même moment pour le Dimanche du Souvenir et les victimes de guerres.

Le chauffeur de taxi a pu sortir du véhicule avant qu’il ne soit consumé par les flammes. Il est sorti de l’hôpital où il a été soigné. « C’est un vrai miracle qu’il ait pu s’échapper », a confié son épouse sur le réseau social Facebook.

L’enquête est toujours en cours. Quatre hommes âgés de 20, 21, 26 et 29 ans, avaient été interpellés dimanche et lundi. Ils ont tous été libérés. Selon le responsable de la police antiterroriste du Nord-Ouest, cela pourrait prendre des semaines pour établir comment l’incident a été planifié et préparé. Mais Russ Jackson ajoute que les enquêteurs ont fait des « progrès significatifs » et « récupéré des preuves importantes à l’adresse avenue Rutland qui est en train de devenir centrale dans l’enquête ». C’est là que le jeune homme louait depuis peu un logement, et qu’il avait emprunté un taxi dimanche matin pour se rendre à la maternité.

Ce mardi, le secrétaire d’État britannique à l’Intérieur Damian Hinds a expliqué sur Sky News que la pandémie de coronavirus pourrait avoir « exacerbé » selon lui le nombre de personnes se radicalisant en ligne. Les gens doivent rester « vigilants », estime-t-il, soulignant que la police a déjoué « plus de trente complots à un stade avancé au cours des dernières années ».

Après l’attaque de Liverpool, le Royaume-Uni a relevé lundi à « grave » son niveau de menace terroriste. Le 15 octobre dernier, rappelle l’AFP, le député David Amess a été tué pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres. Son auteur présumé a été inculpé de meurtre et de préparation d’actes terroristes.

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